Éric Bulliard: «Quelle belle surprise! Je ne m’attendais pas à remporter le prix!»
Interview express d’Éric Bulliard, lauréat ému, surpris et ravi du Prix des lecteurs de la Ville de Lausanne 2023 pour son deuxième roman, «La Cabine», paru aux éditions de l’Hèbe.
Toutes nos félicitations! Vous attendiez-vous à ce que le public plébiscite votre roman «La Cabine»?
Absolument pas. C’est une très belle surprise qui me touche immensément! Je ne m’y attendais pas pour deux raisons: tout d’abord, les livres des autres écrivains en lice étaient tous très bons et je ne pensais pas que le mien avait plus de chances que les autres. Ensuite, je ne suis pas du tout branché côté communication, réseaux sociaux et autres médias. Je m’étais promis de faire des efforts pour ce livre et aider mon éditeur à le faire connaître, mais je n’ai rien fait et ne suis toujours même pas sur FaceBook! Je m’étais donc dit qu’encore une fois, j’avais manqué ma chance…
Votre roman raconte l’histoire d’une mystérieuse cabine téléphonique et la quête d’un jeune Californien pour la retrouver, puis la faire connaître, grâce à Internet alors à ses balbutiements, dans le monde entier. D’où vous est venue l’idée de faire un roman de cette passionnante anecdote?
J’ai découvert cette histoire vraie à travers un reportage de l’écrivain et reporter Jean-Paul Dubois paru dans Le Nouvel Observateur il y a plusieurs années. J’ai été fasciné par cette histoire, que j’ai trouvée extraordinaire, absurde, poétique, belle. Elle m’a trotté longtemps dans la tête. Le personnage de Ron m’a particulièrement touché: sa fascination mystérieuse pour cette cabine téléphonique, sa quête presque absurde, son envie de sortir du monde habituel, à la manière d’une quête du Graal… L’article de journal avait déjà été fait: restait à écrire un roman! Je me suis lancé.
Vous êtes journaliste au journal La Gruyère, responsable de la rubrique culturelle et donc également critique littéraire, et désormais par ailleurs écrivain. Que ressentez-vous maintenant que vous êtes des deux côtés de la barrière?
Un sentiment étrange à la sortie de mon premier roman! Je vois passer tant de livres… Ce qui explique aussi pourquoi j’ai mis tant de temps à écrire des romans moi-même. Mais très vite, il m’est apparu très agréable de rencontrer des lecteurs pour parler de mes livres. Et sympathique de constater comment mes collègues journalistes fonctionnent par rapport à ma propre pratique! Je suis journaliste, l’imagination n’est peut-être pas mon fort mais par contre, j’ai un talent certain pour sentir les choses, allier l’enquête, le reportage et la documentation puis me détacher de tout ce que j’ai lu ou vu pour raconter l’histoire que je veux raconter, avec mon propre sens de la narration.
Propos recueillis par Isabelle Falconnier
Prix du livre de la Ville de Lausanne
Service des bibliothèques et archives
Rue du Maupas 47
1004 Lausanne