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Homo sapiens trouillens

© MRV
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Avoir peur, ça craint. Pourtant, la peur est d'abord une réaction qui sauve: face au danger, c'est un signal d'alarme efficace qui commande de fuir ou de se cacher. Au début de son histoire, dans la savane africaine, l’homme est un animal plutôt vulnérable, donc craintif.

Mais le développement de son cerveau lui permet de compenser artificiellement sa faiblesse naturelle. Contre les dangers et la peur, il s'arme, s'équipe, aménage. Il prévoit, se prémunit, accumule des réserves. Son intelligence est devenue raison et conscience, ce qui lui flanque d'autres pétoches, spécifiquement humaines: celle de sa mort future, celle du lendemain, celle de l'inconnu. Tout ce qui échappe à son entendement et à son contrôle l'inquiète. L'homme alors imagine des dieux, un au-delà, la vie éternelle …

On se rassure comme on peut. Artifices et ingéniosité d'une part, cultes et croyances d'autre part: deux réponses aux mêmes angoisses. De l'épieu au missile, de la hutte à l'abri PC, de la jarre de grain au placement boursier, du gri-gri à l'assurance-grêle, de Râ à Raël, la trouille épouse l'histoire humaine, pour le meilleur et souvent pour le pire.