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Un site de la

Lausanne coloniale

Nouvelle section de l'exposition permanente

© Mathilde Imesch, Ville de Lausanne  - Place de l’Europe 8 photographie numérique, 2024

L'utilisation de l'expression «denrées coloniales» est aujourd'hui controversée, car elle occulte l'impact humain de leur production et de leur commercialisation. Encore récemment cependant, en Suisse, l'appellation était employée par de grands distributeurs pour désigner certains assortiments de produits.

À Lausanne même, sous le libellé « magasins de denrées coloniales », elle est apparue en 2019 sur la façade d'un entrepôt du Flon, à la suite d'une rénovation qui a réintroduit une inscription originale de 1911, supprimée dans les années 1970 pour être remplacée par celle, plus neutre, de « cafés-thés en gros ».

L'expression, longtemps ancrée dans la « normalité » de l'usage courant et synonyme de marchandises « exotiques » pour les sociétés européennes, a durablement invisibilisé les implications de leur consommation, en reléguant à l'arrière-plan les réalités de la colonisation, de l'esclavage et de la traite négrière.

La recherche historique de ces deux dernières décennies a permis de déconstruire l’idée d’une Suisse déconnectée du fait colonial. Bien qu’il n’ait pas possédé de colonies, le pays a développé de nombreuses interactions avec l’impérialisme européen, par le biais de sociétés de commerce, de mercenaires, de missionnaires, de voyageurs, de scientifiques, de fonctionnaires, etc. A l’instar de plusieurs villes et musées suisses, le MHL a choisi d’intégrer une réflexion autour des liens que Lausanne a pu développer avec le phénomène colonial et son système de valeurs, en se penchant sur les multiples facettes de la notion de « denrées coloniales », ainsi que sur la foire coloniale de 1925 et son « Village africain ».

Désireux d’éclairer et de faire connaître ces liens, le présent projet est issu d’une collaboration avec l’Université de Lausanne et le Bureau lausannois pour les immigrés. Il nous a donné l’occasion de reconsidérer certains objets de nos collections et d’en proposer une lecture plus consciente du poids exercé par l’héritage colonial dans nos esprits et nos représentations.

Place de la Cathédrale 4
1005 Lausanne