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Pourquoi Lausanne?

Pourquoi Lausanne est-elle choisie, en cette année 1922, pour accueillir des délégations du monde entier se réunissant pour négocier ce qui doit être le dernier traité de la Première Guerre mondiale? Ce n’est pas tout à fait un hasard.

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Neutralité de la Suisse

  • La neutralité suisse est avancée dans les discussions pour identifier un lieu pour la Conférence de Paix. La ville d’Izmir (Smyrne), récemment reprise à l’armée grecque, est proposée par la Turquie mais l’option est refusée par les Alliés. Les autorités turques de leur côté refusent que le Traité soit négocié en France, lieu où ont été signés la quasi-totalité des Traités au lendemain de la Première Guerre mondiale, ou à Londres. La Suisse est ainsi retenue comme terrain idéal pour ces négociations. Comme le dit Lord Curzon lors de la cérémonie d’ouverture de la Conférence, «C'est la première fois, Messieurs, que nous nous rencontrons dans un pays neutre et, si l'on devait choisir un pays neutre, il n'en était pas au monde qui eût plus de titres que la Suisse». Le chef de la délégation turque İsmet Pacha est également satisfait du choix de la Suisse. Il vante «la valeur qu'une noble nation attache à son indépendance».

Terre d'accueil de la diaspora turque

  • Depuis la fin du XIXe siècle, Lausanne est devenue, comme Genève, un lieu d’accueil de la diaspora turque, un lieu d’accueil et de formation supérieure privilégié pour les exilé·e·s de l’Empire ottoman, qu’ils soient de confession chrétienne ou musulmane, d’origine turque ou arménienne. Selon Hans-Lukas Kieser, spécialiste de la question, en 1911, le Foyer Turc de Lausanne est fondé et se réunit 19 Avenue de Riant-Mont. Il est en contact étroit avec celui créé à Genève et forme Ie centre du mouvement turquiste en Europe. Il fermera ses portes immédiatement après la signature du Traité. Le docteur Rıza Nur, membre de la délégation turque, avait fait partie de la diaspora en Suisse romande avant d'être nommé ministre de l'éducation en 1920, ministre de la santé en 1921 puis désigné comme délégué à la Conférence de Lausanne en 1922.

Lausanne - Constantinople reliées par l'Orient Express

  • Avec son bord de lac, ses palaces et ses capacités d’accueil, son accessibilité en train, la proximité de la Société des Nations (l’ancêtre de l’ONU établie à Genève), son poste de télégraphie et son aérodrome international, Lausanne est considérée comme une destination idéale au cœur de l’Europe, adéquate pour ce type d’événements diplomatiques internationaux. La Ville avait d’ailleurs accueilli en 1912 les négociations pour le Traité de Paix entre l’Italie et l’Empire ottoman. Elles s’étaient tenues à Ouchy et avaient établi la souveraineté italienne sur les régions qui formeront la Libye moderne. Lord Curzon aurait insisté pour Lausanne en raison de sa situation sur la ligne ferroviaire «Simplon-Orient-Express», itinéraire ouvert en 1919, suite à la percée du tunnel du Simplon, et encore plus rapide pour rejoindre Constantinople que le trajet initial passant par l’Allemagne. La Conférence représentera d’ailleurs une aubaine économique pour l’hôtellerie et plus largement les commerces lausannois, en cette période économique difficile succédant à la guerre. C’est donc Lausanne qui est retenue pour accueillir la conférence, offrant une «atmosphère paisible et discrète», comme le rapporte la Gazette de Lausanne du 24 octobre 1922.
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