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Jeux de mots. Archéologie du français

Du 23 mai au 2 novembre 2003.

Comme le sol que nous foulons, la langue que nous parlons est un gisement d'histoire. Au fil du temps, Celtes, Romains, Germains, Arabes et autres y ont apporté leur touche, déposé leur couche. Jeux de mots propose donc de fouiller le passé du français.

© MRV
L'affiche

En prélude, on assiste à la dérive des mots latins, qui peu à peu se transforment en mots français. Comment la fabrica latine est-elle devenue la forge? Comment le tripalium (un instrument de torture) est-il devenu le travail? C'est que la langue, comme son nom l'indique, évolue par voie orale.

Puis on s'engage dans un voyage surprenant au cœur du dictionnaire. On y découvre à foisons des mots venus du fond des âges et d'horizons lointains. En chemin (mot gaulois), on côtoie des animaux naturalisés, des arbres, des fleurs, des couleurs et quantité d'objets dont les noms racontent l'histoire de la langue, du jardin (germanique) au magasin (arabe), de l'échoppe (flamand) au balcon (italien), de la pirogue (caraïbe) au galetas (turc).

Francophones, nous fondons notre identité sur une langue maternelle venue d'ailleurs, puisqu'elle dérive du latin introduit par les Romains. Quatre siècles d'appartenance à l'empire de Rome ont donc forgé le socle de notre culture.

En adoptant le latin, les Gaulois, parmi lesquels les Helvètes, y ont introduit des termes celtes. C'est de leurs mots carrus et benna que dérivent nos chars et nos bagnoles. Ils nous ont aussi légué le bouleau, le chêne, le sapin, le chamois, le brochet, le tonneau, la crème, la lie et bien d'autres mots.

Au Moyen Age, les Germains, et parmi eux les Francs, ont considérablement enrichi le français (dont le nom même est germanique!). On leur doit le bois, le blanc, le bleu, le brun, le gris, le banc (et la banque), le fauteuil, le troupeau, la framboise.

Des civilisations arabe et persane viennent des mots liés au commerce, aux arts et aux sciences: la douane, le sucre et l'orange, les épinards et le musc, la guitare et le luth, la jupe et le coton, le hasard, l'alambic, le chiffre, le zéro… Au Moyen Age toujours, les marchands des Flandres nous offrent le boulanger, le ramequin, le crabe, le ruban, le bouquin.

A la Renaissance, l'italien apporte des termes militaires comme alarme, soldat, bombe ou brigand, et tout un vocabulaire de salon: appartement, piano, solfège, sérénade, gazette, veste, pantalon… La découverte des Amériques apporte son lot de nouveautés, avec la patate, la tomate, le chocolat, le maïs, le tabac, l'ouragan… Et ainsi de suite, jusqu'au tee-shirt américain et à l'anorak esquimau.

En fin de parcours, on découvre que des choses très différentes s'avèrent apparentées par leur racine étymologique, comme vase et vaisseau, caillou et calcul, cuisse et coussin, joug et conjoints, muscle et Mickey Mouse.

En résumé, Jeux de mots brosse le portrait d'un français bien vivant, enrichi d'apports variés. Dans nos dictionnaires, les mots d'ici et les mots d'ailleurs ont depuis longtemps appris à vivre ensemble.

Publication

Jeux de mots

De Laurent Flutsch, Bernadette Gross et Sylvie Délèze.
Infolio éditions, Gollion.
2003

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Address

Musée romain de Lausanne-Vidy

Chemin du Bois-de-Vaux 24
1007 Lausanne

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