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Le temps et moi

Du 2 juin 2020 au 18 avril 2021
PROLONGATION AU 26 SEPTEMBRE 2021

© Le temps et moi

L'affiche

Tout le monde a pu l’éprouver lorsque le coronavirus a ralenti ou même figé le quotidien: la notion de temps n’est pas qu’une affaire de calendriers, d’horaires et de cadrans. Loin d’être immuablement strict et régulier, le temps tel qu’on le vit est subjectif et variable.

A l’époque romaine, les douze heures de la journée étaient élastiques: divisant la durée entre l’aube et le crépuscule, elles variaient avec les saisons. Depuis la révolution industrielle et l’essor des transports, le monde est à l’heure et l’heure dure 60 minutes de 60 secondes chacune, exactement et en tout temps.

Dans la perception humaine pourtant, le temps paraît long ou passe trop vite, se décline en souvenirs et en oublis, en surprises, en projets, en menaces, en attentes, en perspectives. Aujourd’hui, ce temps individuel, souple et subjectif se heurte au rythme implacable des horloges et des délais. On se dépêche. On est traqués par les réveils, les horaires ou les horodateurs. Le temps c’est de l’argent.

L’exposition Le temps et moi explore cette tension entre temps humain et temps chronométrique. Elle invite en préambule à mesurer la démesure de durées qui nous dépassent, les milliards d’années de l’univers, de la Terre, de l’évolution. Puis elle aborde un passé bien plus proche: les cent dernières années. De quoi retracer, en images et en objets, les convulsions de l’Histoire et les mutations du mode de vie. Du poste de radio de 1920 au streaming, de la traction Citroën aux SUV, des années folles aux folies consuméristes, la mémoire de chacun s’ancre dans le chamboulement accéléré.

Le temps, c’est aussi un assemblage de souvenirs individuels: en ouvrant de multiples tiroirs, on est entraîné dans des réminiscences intimes, des images d’enfance, des émotions d’antan, des moments enfouis. En même temps, des objets archéologiques appellent le souvenir de gens oubliés.

Le parcours invite ensuite à goûter au présent, qu’Aristote définissait déjà comme un éclair infime, insaisissable, entre ce qui n’est plus et ce qui n’est pas encore. Des cabines individuelles permettent de se confiner (encore!) pour fuir les horloges et ressentir pleinement l’écoulement du temps.

Au futur, le temps est d’abord un compte à rebours. Combien de jours reste-t-il à vivre? Entre restes funéraires antiques et cercueil à venir (qu’on peut essayer), la finitude inéluctable déclenche sagesse ou croyances, envies de profiter ou espoirs d’au-delà. Quoi qu’il en soit, le temps nous est compté.

Le futur collectif, lui, est passé en quelques années de la promesse à la menace, du progrès inarrêtable aux dégâts irréversibles. Entre enjeux planétaires et politique à courte vue, le temps presse!

En définitive, après une échappée artistique conçue par une classe de l’ECAL sur l’idée du temps qui passe, on retrouve le temps au naturel: celui de la Terre qui tourne, des saisons, des plantes qui poussent. Et on termine par une impression plutôt étrange.

Au fil de cette exposition foisonnante, on pourra toucher la chose la plus ancienne qu’il soit possible de toucher. Contempler un velociraptor, une molaire de mammouth, la tombe d’un bébé antique, le message daté d’un Gallo-Romain ou des squelettes saouls, entre bien d’autres choses. Se souvenir, ressentir, se projeter. Un voyage dans le temps!