Da Vidy Code. Chiard t’oses pas!
Du 30 novembre 2006 au 2 septembre 2007
Dix espaces fermés par des portes à code racontent les grandes craintes humaines, des plus ancestrales aux plus modernes: peur d'être dévoré, peur de la nuit, de la mort, du lendemain … Pour vous en échapper et aller de l'avant, à vous de trouver la bonne combinaison. De salle en salle, partez ainsi à la découverte des raisons et déraisons d'avoir peur, mais aussi des divers artifices inventés par l'être humain pour se protéger et se rassurer.
Avoir peur, ça craint. Pourtant, la peur est d'abord une réaction qui sauve: face au danger, c'est un signal d'alarme efficace qui commande de fuir ou de se cacher.
Dans la savane africaine de ses origines, l'homme a tout d'une proie facile. Il n'a pas de crocs ni de griffes, pas de cornes, de carapace ou de venin. Sa vue, son ouïe et son odorat ne sont pas des plus aiguisés, il ne court pas très vite et il ne vole pas. Ce curieux primate descendu des arbres est un animal plutôt vulnérable, donc craintif.
Mais grâce au développement de son cerveau, l'homme parvient à compenser artificiellement sa faiblesse naturelle. Pour écarter les dangers et conjurer la peur, il communique, s'arme, s'équipe, aménage. Il prévoit, se prémunit, accumule des réserves.
Son intelligence devient raison et conscience, ce qui lui flanque d'autres pétoches, spécifiquement humaines: celle de sa mort future, celle du lendemain, celle de l'inconnu.
Tout ce qui échappe à son entendement et à son contrôle l'inquiète. L'homme alors imagine des dieux, un au-delà, la vie éternelle … On se rassure comme on peut.
Artifices et ingéniosité d'une part, cultes et croyances d'autre part: deux réponses aux mêmes angoisses. De l'épieu au missile, de la hutte à l'abri PC, de la jarre de grain au placement boursier, du gri-gri à l'assurance-grêle, de Râ à Raël, la trouille épouse l'histoire humaine, pour le meilleur et souvent pour le pire.
Aujourd'hui, la proie facile est devenue le prédateur suprême: l'espèce humaine est désormais la plus redoutable de toutes, pour les autres comme pour elle-même.
Et paradoxalement, avec le développement technologique, ce sont les anciennes parades contre le danger et la peur qui, poussées à l'excès, sont devenues dangereuses et effrayantes. S'armer, ça a fini en guerres, génocides, menace chimique, bactériologique et nucléaire. Aménager? Pollution, catastrophes industrielles, désastre écologique. Se prémunir et accumuler? Exploitation, inégalités, misère. Croire? Fanatisme, obscurantisme, terrorisme. Ce qui au départ devait éloigner le danger mène au contraire à l'autodestruction. En fin de compte, c'est la peur humaine qui fait le plus peur.
Dès lors, venez tenter l'aventure et surtout n'ayez pas peur!
Publication
Musée romain de Lausanne-Vidy
Chemin du Bois-de-Vaux 24
1007 Lausanne