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Que le meilleur gagne!

© MRV
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Attention… Prêts ? Départ !

Chez nous autres mammifères, la vie commence par une course de spermatozoïdes : 300 millions de concurrents, un seul vainqueur. La compétition est en nous.
Elle règne dans la nature, par le jeu de la sélection naturelle et sous forme de luttes multiples. Mais la coopération, souvent sous-estimée, est elle aussi déterminante.
Primates sociaux, les humains ont progressé en additionnant leur force et en conjuguant leurs connaissances et leurs talents. Pour autant, ils adorent se mesurer les uns aux autres : l’affrontement est l’un de leurs divertissements favoris. Les joutes de l’Antiquité ont suscité l’engouement des foules. Et de nos jours la compétition-spectacle est partout. Le monde s’arrête pour une finale de foot. Pour gonfler l’audimat, les télévisions déclinent tous les aspects de la vie en concours à suspense.

Mais la rivalité n’est pas qu’un spectacle pour public passif. Tout le monde est en lice dans un concours quotidien : dès l’école on est sujet à l’évaluation, au classement, au palmarès. Il faut être compétitif, « exprimer son potentiel », s’améliorer constamment. Faire de son mieux ne suffit pas : il faut faire mieux que les autres.
Dans une société libérale régie par le marché et la concurrence, la compétition de tous contre tous s’impose comme une norme. Jusqu’à ce qu’au lieu de courir pour gagner on coure pour courir.
Par définition, la compétition crée l’inégalité. Peu à peu s’instaure une partition entre gagnants et perdants. Ou plutôt, en langage à la mode, entre winners et losers

Depuis toujours pourtant, l’union fait la force. Face à l’urgence des enjeux planétaires, écologiques et humains, la compétition débridée est-elle vraiment la meilleure solution ?