Géa Augsbourg
50 ans après la disparition de l’artiste
Episode 8
Un oeuvre, un musée
Si le crayon est mon arme de prédilection, je m’exprime aussi avec l’estampe, la gouache, l’aquarelle, la céramique et même… le cinéma ! J’expérimente avec enthousiasme et parfois j’abandonne et passe avec une étonnante facilité d’une technique à une autre. Les thèmes de ma vie, abordés ces dernières semaines, ont donné un aperçu de la diversité de mon œuvre. Impossible de restituer ici l’intégralité de mon parcours artistique.
Episode 7
Mes amis
Des amis artistes, poètes, musiciens, danseurs ou écrivains, je m’en suis fait autant en France qu’en Suisse ! Mon caractère entier m’a brouillé avec certains, mais je suis resté fidèle à Gérard Buchet ou à Jacques Audiberti le poète, qui ont partagé mes aventures éditoriales. Les cafés emblématiques de Lavaux sont propices aux réunions avec les Romands Ramuz, Budry et Cingria, baptisés Poètes des vignes. Les échanges avec eux nourrissent mes choix artistiques, sans oublier l’humour. C’est en compagnie de Jean Villard-Gilles, le chansonnier, que je le partage, avec une bonne dose d’esprit critique, entremêlant nos créations lors des soirées au café.
Episode 6
Gens de la terre, gens d'ici
En 1937, j’illustre le livre Notre terre et ses gens avec une préface de Charles-Albert Cingria. C’est une belle occasion de déclarer notre amour pour les gens du pays romand. Le pêcheur prépare ses filets, tandis que les vignerons s’activent au pressoir. Repos après le travail, parties de cartes, musique sur le bateau, les gestes et les visages sont une matière riche. Et, moi aussi, je partage avec plaisir un moment d’amitié autour d’un verre de chasselas, mûri sur les terrasses de Lavaux.
Episode 5
Mes voyages, la Chine via Moscou
Quelle aventure! Un grand voyage s’annonce pour moi à l’occasion du 10ème anniversaire de la République populaire de Chine. Départ de Zurich, escale à Prague, Moscou, Omsk, Irkoutsk et Oulan-Bator, je vole au-dessus du désert de Gobi et arrive enfin (!) à Pékin. Pendant un mois, je découvre un pays envoûtant, partagé entre tradition et modernité. Je rentre en Suisse avec, dans mes bagages et dans ma tête, des centaines d’images de ce pays merveilleux.
Episode 4
Exécution capitale au Bld d’Arago, 1932
Mon gagne-pain
A 20 ans déjà, je proposais mes dessins à la presse locale et j’excellais dans le genre du reportage graphique. Savoir portraiturer me permet de gagner ma vie dans divers journaux, croquant de mon crayon autant les participants à des procès que les personnalités en vogue. J’illustre même des enquêtes pour des quotidiens français, dont Libération qui me commande un voyage aux USA en 1949, intitulé Mes Amériques. Dans ce livre, je peux exprimer mes penchants pacifistes et dénoncer par exemple le Ku Klux Klan et la misère sociale.
Episode 3
Les boîtes de jazz et la musique
New-York, 1949. Cette ville me fascine, j’observe les danseurs de jazz de Harlem dont l’énergie explose en rythme. La nuit, je dessine, au Sammy’s Bowery Follies, des musiciens déchainés et la chanteuse un peu débraillée Dora Pelletier. J’y trouve tous les milieux sociaux, des classes aisées qui s’ennuient et viennent se distraire aux pauvres qui s’évadent de la misère quotidienne. Comme la rue new-yorkaise, les artistes, étranges et passionnés, offrent un spectacle à la fois joyeux et tragique.
Episode 2
Mon réseau artistique
De manière réductrice, on me qualifie souvent de peintre vaudois. Mais, depuis 1926, je vais à la rencontre d’artistes de grande envergure comme le peintre belge James Ensor, mon mentor, le compositeur français Darius Milhaud ou encore le réalisateur Georges Méliès. Je côtoye aussi Pablo Picasso et Marc Chagall, le peintre français d’origine russe dont je fais plusieurs portraits. Tous, dans leur domaine, nourrissent mon travail créatif.
Episode 1
Géa Augsbourg, plus qu'un souvenir
Qui suis-je?
Moi, Géa Augsbourg, je suis mort il y a cinquante ans, le 7 février 1974, et j’ai été un des artistes les plus prolifiques du 20e siècle, tutoyant Picasso et Cocteau dans le domaine du dessin. Touche-à-tout curieux, généreux, têtu souvent, c’est avec mes portraits que je me fais connaître. J’aime reporter les âmes des personnes sur une feuille, d’un seul trait épuré contenant toute l’essence expressive. Doté d’une créativité hors norme, je travaille à la fois en France et en Suisse où je me fixe dans le village de Cully (VD), la terre de mes origines.
Place de la Cathédrale 4
1005 Lausanne