Un nouveau club de lecture à la Bibliothèque La Sallaz

Tous les lundis matin, comme un rituel dont ils ne pourraient plus se passer, Alexandre Berto et Sophie Michel échangent sur leurs lectures du week-end. Ce plaisir, comme l’explique Alexandre Berto: «C’est un peu l’essence de notre travail. On le partage aussi avec nos usagers, mais le plus souvent entre deux rayons ou durant les services publics, entrecoupés de transaction de prêts. On s’est dit que cela serait sympa de créer un moment privilégié qui y serait consacré».  Un espace de discussion autour de la lecture oui, mais pas seulement», poursuit Sophie Michel avant d’ajouter: «Il ne faut pas oublier qu’une bibliothèque est aussi un espace social. Notre souhait, c’est que les gens puissent se rencontrer autour d’un même intérêt tout en créant du lien».

Si les deux futurs co-animateurs ne détiennent pas la formule magique qui assurera le succès de leur club de lecture, leur souci du confort devrait largement y contribuer. Par l’écrin qui l’abritera d’abord, en limitant le nombre d’inscriptions à une dizaine de personnes, en veillant à répartir les temps de paroles de manière équitable, en modérant les discussions dans la bienveillance et, enfin, en promettant une vraie convivialité: «La bouteille de blanc, j’y tiens», lance Alexandre Berto. «Ça désinhibe mine de rien. On offrira certainement quelques biscuits et on a une super machine à café! On soignera l’accueil, avec nos moyens.»

Quant au programme, il sera flexible et naviguera entre partages de coups de cœur littéraires et rencontres avec des auteures et auteurs. D’ici ou d’ailleurs, au gré des opportunités. «En Romandie, nous avons un superbe terreau d’auteurs et d’auteures, faciles d’accès et friands de ce type de rendez-vous avec le lectorat», assure Alexandre Berto. Pour inaugurer ces temps d’échange, Antoine Jaquier a répondu présent pour la deuxième session de l’automne, prévue le lundi 30 octobre prochain. «Nous discuterons de sa dernière parution, «Tous les arbres au-dessous», un roman dystopique aux préoccupations très actuelles. Notre objectif est d’éviter tout élitisme et que les participants ne se sentent surtout pas intimidés par l’exercice. La mise en commun d’éclairages singuliers autour d’un même texte et en présence de l’auteur donne forcément de l’épaisseur à l’expérience de lecture, c’est tout l’intérêt de ces rencontres. Nous favoriserons une prise de parole libre, sans pression, ni jugement», insiste Sophie Michel.

L’époque serait favorable à la lecture. Le monde de l’édition a ses influenceurs. Les podcasts dédiés se multiplient. De Dua Lipa à Reese Whiterspoon en passant par Emma Watson, les stars alimentent leurs book clubs virtuels via les réseaux sociaux. «Lire est le nouveau cool!», s’amuse Alexandre Berto. Mais alors, cette nouvelle offre concurrence-t-elle les clubs de lecture traditionnels? Sophie et Alexandre sont unanimes et sereins: les usagers aiment leur bibliothèque. Le lien est solide et grand le plaisir de l’échange en présentiel. Et rien ne rivalise avec un petit verre de blanc.