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Lionel Baier, le Parrain de la 12e édition du Prix du livre de la Ville de Lausanne

C’est avec un immense plaisir que nous accueillons le réalisateur, scénariste et producteur lausannois Lionel Baier comme Parrain de la 12e édition du Prix du livre de la Ville de Lausanne. Lecteur passionné et amoureux des livres, il est l’ambassadeur de cette brillante Sélection!

© Ulysse del Drago

Le mot de la Parrain

Lire s’apparente à une expérience à la fois scientifique et mystique. C’est allier le visible avec l’inapparent, le tangible et l’incertain. Une lectrice et un lecteur expérimentent à chaque page la réalité quantique de la transcendance. Elle et il sont ici et ailleurs, parcourant leur vie mais aussi, et en même temps, celles des autres. Je m’appelle Lionel Baier, mais aussi Jana l’effrontée dans la Suisse des années 60 racontée par Roland Buti. Je suis un bourgeois de 50 ans, bien qu’également le squatteur magnifique qu’est Antoine Rubin; un homme blanc installé dans sa carrière, tout autant que la courageuse héroïne de Léna Furlan; un metteur en scène lausannois avec des souvenirs d’enfance de la Russie des tsars empruntés au fragile héros de Chloé Falcy. Moi qui ne sais différencier ma droite de ma gauche, j’envoie du lourd sur le court de tennis tel Gilles Gagniez, sous-Wawrinka magnifique chez Philippe Lamon. Lire c’est être en vacance de soi et chevaucher mille vies.

Lionel Baier, Parrain de la 12e édition du Prix du livre de la Ville de Lausanne

La bio

Lionel Baier naît à Lausanne en 1975 dans une famille suisse d’origine polonaise. Entré très tôt dans le milieu du cinéma, il programme et cogère le Cinéma Rex à Aubonne dès 1992. En 2000, il réalise son premier documentaire «Celui au pasteur (ma vision personnelle des choses)» qui porte sur son père, pasteur dans le canton de Vaud. Lionel Baier a réalisé une douzaine de films aussi bien documentaires que de fiction, dont le dernier en date, «La Cache», adapté du roman éponyme de Christophe Boltanski, est sorti dans les salles en 2025 après une première au Festival de Berlin. En parallèle à ses activités de réalisateur et de producteur, Lionel Baier a été responsable du Département cinéma à l’ECAL entre 2002 et 2021. Il est actuellement le directeur du département réalisation de la Fémis à Paris. Lionel Baier est également vice-président du Conseil de fondation de la Cinémathèque suisse, membre fondateur de la société de production Bande à part Films, aux côtés d’Ursula Meier, Frédéric Mermoud et Jean-Stéphane Bron.

L'interview de Lionel Baier

Merci Lionel Baier d’avoir accepté ce rôle d’ambassadeur du Prix du livre de la Ville de Lausanne. Vous êtes un grand lecteur: quelle place à la littérature dans votre vie?

Les livres m’ont sauvé la vie. Et ils continuent de le faire. Enfant dans les années 1980, je m’ennuyais beaucoup en Suisse, ce pays sans accès à la mer. Lire m’a permis de rencontrer des autres. Et de me sentir moins cloisonné entre les Alpes et le Jura, de voguer en haute mer.

Qu’est-ce qui vous a intéressé dans cette mission de devenir le Parrain de la 12e édition du Prix du livre de la Ville de Lausanne?

Encourager le public à s’emparer de ce droit gratuit qu’est lire. Il n’y a pas grand-chose qui ne coûte rien dans nos vies. Grâce aux bibliothèques municipales, chaque habitante et habitant de cette ville se voit offrir quelque chose. Cela peut être un livre, la lecture d’un quotidien, ou juste quelques minutes au chaud. Encourager à lire, c’est vouloir du bien aux autres. C’est un privilège de le faire sans en connaître les bénéficiaires.

Vous avez participé à la sélection des 5 magnifiques romans proposés, mais ce processus vous a amené à lire d’autres parutions récentes. Qu’est-ce qui vous a marqué au cours de cette sélection?

La très grande richesse de la littérature romande. Sa décontraction par rapport à sa grande sœur française. À l’image des autrices et auteurs québécois, je trouve que les romancières et romanciers d’ici ont trouvé une musique qui leur est propre, sans complexe, heureux de faire valoir leur différence. Se faisant, elles et ils enrichissent la francophonie. J’aimerais que nous, cinéastes romands, ayons la même audace.

Qu’avez-vous envie de dire aux lectrices et lecteurs du Prix du livre de la Ville de Lausanne?

Lisez! Sans complexe et sans peur. Lisez un, deux ou tous les titres qui vous sont proposés. Lisez tout d’un coup, un bout, puis reprenez, laissez tomber ou persistez. Lire, c’est un espace à soi, mais avec les autres. Lire, c’est ne plus jamais être seule ou seul.

Un livre à recommander, qu’est-ce que vous lisez actuellement?

«Beartooth» de Callan Wink. Un très beau roman américain pas encore traduit. Mais ça ne saurait tarder car le livre précédant de l’auteur («August») et ses nouvelles ont été publiés en français. L’histoire de deux frères dans le Montana, prêts à tous les braconnages pour sauver leur ranch. L’occasion de se rappeler pourquoi il faut aimer les États-Unis en dépit du régime politique actuel. Il est urgent de lire de la littérature américaine, pour faire entendre l’élégance, la délicatesse et le génie des autrices et auteurs de là-bas, en attendant la fin du règne de la violence et de la peur. Comme le faisaient les hommes-livres de Bradbury dans «Fahrenheit 451».

Quelles sont vos actualités?

J’accompagne la sortie de «La Cache», mon dernier long métrage, dans les pays où il est présenté cet automne, tout en travaillant à la production du prochain film d’Ursula Meier. Et je réalise un documentaire sur la nuit, où plutôt le rapport de propriétaire, pour ne pas dire de colon, que nous entretenons avec elle.

Propos recueillis par Fanny Meyer, déléguée à la politique du livre

La présentation de Lionel Baier

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