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Les lauréats 2025

Gérald Brizon décroche le Prix du polar romand avec son premier roman, «Une balle dans le bide»! L’annonce a été faite à Berne le 18 octobre, lors d’une cérémonie publique qui a aussi salué Raphael Zehnder, lauréat du Prix du polar alémanique. 

Gérald Brizon, «Une balle dans le bide». Éditions Cousu Mouche, 2023

© Droits réservés / Éditions de la Rive

«On les nomme toujours ainsi, en commençant par Odette, une petite boulotte gueularde les mains sur les hanches. Son mari bricole derrière la maison tandis qu’elle s’active en cuisine et sert à boire aux invités, ils sont une photographie en sépia, un anachronisme rassurant, une respiration dans un monde qui va trop vite.»

Le polar
Spadj voudrait prendre sa retraite. Mais pour l’heure, il a des tueurs aux trousses et une balle dans le bide. Sa dernière mission risque fort de se terminer à l’horizontale. Mais au moins voudrait-il comprendre pourquoi on tient tant à l’éliminer et pourquoi une horde de tireurs obstinés parvient à le retrouver à chaque étape de sa fuite. Une course poursuite effrénée à travers la Suisse, de Berne à Genève en passant par les campagnes jurassiennes, charriera son lot de cadavres mais ne lui apportera pas forcément toutes les réponses. Roman noir et bien serré, «Une balle dans le bide» joue avec les références du genre sans s’y appesantir et nous offre surtout une belle galerie de personnages attachants. Car autour de Spadj, le truand fatigué, gravitent des êtres inquiétants ou truculents.

L'auteur
Gérald Brizon n’aime pas beaucoup parler de sa vie. Monstre de modestie entre mille autres qualités, il estime que bien des sujets valent plus l’os que ça.

Laudatio

Disons-le d’emblée et sans détour: le jury a été littéralement bluffé par le roman de Gérald Brizon, et c’est avec un immense enthousiasme qu’il l’a désigné lauréat du prix du polar 2025. Réussir un tel tour de force est d’autant plus méritoire qu’il s’agit de son premier roman. Bravo!

«Une balle dans le bide» propose avec brio un scénario original, voire insolite, et bien charpenté, une intrigue nerveuse, des personnages hauts en couleur, du rythme, des rebondissements, de la violence, une bonne dose de burlesque, et des dialogues au cordeau. C’est par son style très maîtrisé, très brut et homogène d’un bout à l’autre de l’œuvre, que Gérald Brizon nous bouscule et nous plonge, non pas dans la tête du policier ou d’un détective mais dans la peau (ou dans le bide) du gangster.

Le décor est planté dès les premières pages : Spadj est un vieux truand fatigué qui s’imagine prendre sa retraite et égraine ses regrets. Mais une mission de routine, une petite dernière et puis s’en va qui tourne à la tuerie. Il a une balle dans le bide qui lui crée des douleurs atroces et un joli nombre de tueurs aux trousses. On ne sait pas ce qui est le pire entre les deux car sa blessure est tellement présente dans le récit qu’elle devient presque un personnage à part entière. Va-t-il s’en sortir?

Spadj, qui rêve de poser les plaques, est un truand de la pire espèce, mais plutôt attachant au bout du compte. Un peu romantique et nostalgique à ses heures, l’âme sensible quand il s’agit de renouer avec sa fille adolescente (à qui il veut démontrer – mais n’est-ce pas un peu tard? – qu’il devient un homme fréquentable!).

Spadj est un vrai chef de meute dans l’action et quand il gère ses troupes, tout en étant humblement soumis au diktat de Pippo, le big boss. Il est malin comme tout quand il faut déjouer les traquenards, mais il a à faire à plus malin que lui quand il réalise – très tard – qu’on lui a implanté une puce électronique qui permet à ses ennemis qui le traquent de le suivre dans tous ses déplacements (c’est un peu plus compliqué mais on n’en dira pas plus…), dans une guerre des gangs haletante.

Spadj, c’est un bourreau à ses heures, et une victime malgré tout!

La qualité et l’originalité du roman tient beaucoup dans la galerie de personnages attachants, voire inquiétants, mais souvent truculents, à l’instar de Cervelle et Gomina, les deux acolytes gardes du corps de Spadj, et dans un humour déjanté, voire ravageur, qui nous tient au fil des pages.

Signalons aussi qu’il ne s’agit pas d’un polar au sens classique du terme, avec flics et enquête. Rien de tout cela dans ce roman noir. Et c’est ce qui fait son originalité.

Laudatio de Christian Zutter, membre du jury du Prix du polar romand 2025

Raphael Zehnder, «Müller und das letzte Gefecht». Emons Verlag, 2024

© Droits réservés / Emons Verlag

«La vie est sauvage. Jeudi 14 février. Il y a des jours qui sont mauvais. Il y a des jours qui sont vraiment pourris. Et il y en a qui sont catastrophiques. Mais pas pour tout le monde.»

Le polar
Il fait froid à Bâle. On retrouve un homme mort de froid qui avait été battu avant son décès. Un ex-banquier déchu, qui traînait en ville avec d’autres personnes marginalisées. Le commissaire et son équipe se retrouvent face à une énigme. Y aurait-il des policiers abusifs dans le corps? Raphael Zehnder déploie avec constance sa langue narrative personnelle et originale.

L’auteur
Raphael Zehnder, né en 1963 à Baden, vit désormais à Bâle après avoir habité Zurich et travaille comme journaliste radio. Il a écrit dix polars mettant en scène le commissaire (ou «Kommissär») Benedikt Müller: les cinq premiers se déroulent à Zurich, les cinq derniers à Bâle.

Laudatio

Die Jury vergibt den deutschsprachigen Schweizer Krimipreis 2025 an Raphael Zehnder für seinen Krimi «Müller und das letzte Gefecht».
Dieser Krimi hat uns überzeugt – weil er unverkennbar ist. Raphael Zehnder schreibt mit einem Stil, den man sofort erkennt: lustvoll, präzise, mit einer feinen Prise Heiterkeit. In seinem Krimi begegnen uns Figuren mit Tiefgang, ein durchdachter und plausibler Plot und eine Erzählstimme, die stilistisch wie sprachlich heraussticht. «Müller und das letzte Gefecht» ist beste Unterhaltung – und zugleich grosse Krimi-Literatur.
In seinem vermeintlich letzten Fall führt Raphael Zehnder seinen Kommissar Benedikt Müller zu den Randständigen rund um den Bahnhof Basel. Einer von ihnen wird tot aufgefunden – und die Spurensuche beginnt.
Es ist ein klassischer Krimi im besten Sinn: Der Weg zur Gerechtigkeit und der Sieg des Guten über das Böse führen über geduldige Ermittlungsarbeit – mühsam, schrittweise und oft draussen bei nasskaltem Wetter. Wir folgen gebannt der realistischen polizeilichen Feinarbeit bis zur Aufklärung des Falls. Und am Ende zeigt sich: Das Böse kommt nicht von aussen, sondern von innen. In der Basler Polizei selbst läuft etwas schief – wie Kommissar Müller erkennen muss, gemeinsam mit seinem ehemaligen Kollegen und Freund, Manfred Bucher, den Müller eigens für den Fall aus Zürich herbeiruft.
Was Raphael Zehnders Krimi so besonders macht, sind seine Figuren voller Menschlichkeit. Müller, Bucher, die Kolleginnen und Kollegen bei der Polizei wie auch die Randständigen – sie alle haben eine eigene Biografie, ihre Narben und Marotten. Sie sind plastisch und glaubwürdig, ja sogar sympathisch. Man würde gern mit ihnen etwas trinken gehen und über das Leben reden: über die Vereinbarkeit von Patchwork-Familie und Beruf, vielleicht auch über Laufschuhe oder über Müllers Lieblingsphilosophen, den er immer wieder gerne zitiert. Oder über Musik: Aretha Franklin, The Clash und Element of Crime. Raphael Zehnder liefert ganz nebenbei die Playlist zur Handlung gleich mit.
Was diesen Krimi aber ebenso auszeichnet, ist seine Erzählweise – oder noch besser: seine Erzählfreude. Sie ist das eigentliche Erkennungsmerkmal von Raphael Zehnders Krimi. Der heimliche Star neben den Figuren ist nämlich der Erzähler. Er tritt als Stimme aus dem Off hörbar in Erscheinung, kommentiert unverblümt das Geschehen und richtet sich nicht selten an die Figuren – manchmal sogar an uns Lesende.
In dieser Passage zeigt sich exemplarisch Raphael Zehnders grosse Qualität: seine Affinität zur Sprache. Er schreibt treffend, humorvoll und immer wieder poetisch. Vor allem hat seine Sprache einen charakteristischen Rhythmus – leidenschaftlich und cool zugleich. Wir können uns glücklich schätzen, dass der Autor mit seinem Erzähler ein würdiges Alter Ego für seine Sprachlust gefunden hat.
Mit «Müller und das letzte Gefecht» gelingt Raphael Zehnder ein Krimi, der unterhält und in Erinnerung bleibt. Ein unverkennbares Werk, das spannungsvoll, sprachlich eigenwillig und voller Menschlichkeit ist. Dafür würdigt ihn die Jury mit dem Schweizer Krimipreis 2025.
Herzliche Gratulation an Raphael Zehnder!

Laudatio de Karl Kürtös, membre du jury du Prix du polar alémanique

Une soirée polar à Lausanne

Pour faire écho à la cérémonie de remise des Prix qui s'est tenue à Berne le 18 octobre, la Ville de Lausanne, en collaboration avec Payot Lausanne, propose une soirée polar exceptionnelle le vendredi 14 novembre dès 19h30 en présence des deux lauréats romand et alémanique, Gérald Brizon et Raphael Zehnder.

Cette rencontre, animée par Marc Voltenauer et Fanny Meyer, sera suivie d'une lecture d'extraits des deux textes, proposée par Michel Sauser et Fiamma Camesi. Les deux lauréats dédicaceront ensuite leur livre lors d'un apéritif offert par la Ville.  

Informations pratiques: 

  • Lieu: Payot Lausanne, place Pépinet
  • Date: vendredi 14 novembre 2025
  • 19h15: ouverture des portes
  • 19h30-20h30: rencontre et lectures
  • dès 20h30: dédicaces et apéritif
  • Entrée libre sur inscription

Les Prix du polar suisse

Le Prix du polar romand s’associe à Polar Suisse – l’association pour la littérature policière suisse. Le 18 octobre à Berne, dans le cadre du Festival du crime, 2 Prix ont été conjointement décernés: le Prix du polar alémanique et le Prix du polar romand. Doté d’un montant de CHF 5'000.- pour chaque lauréate ou lauréat des deux langues nationales, les Prix du polar suisse visent à valoriser la scène nationale du polar, particulièrement dynamique, et à favoriser les échanges linguistiques dans notre pays. Il encourage également la lecture de ces ouvrages, particulièrement rassembleurs et accessibles au plus grand nombre.

Le Jury romand, coordonné par Marc Voltenauer, auteur et vice-président de l’Association Polar Suisse et de Fanny Meyer, déléguée à la politique du livre, est composé de: Stéphanie Berg (responsable polar à Payot Lausanne), Sébastien Dyens (police judiciaire Ville de Lausanne), Cécile Lecoultre (critique littéraire à 24Heures), Michel Sauser (Théâtre 2.21) et Christian Zutter (président association Lausan’noir).

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