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La démarche

La Ville de Lausanne, Capitale Olympique où le sport joue un rôle prépondérant, a souhaité faire un bilan de la place des femmes dans ce domaine, que ce soit dans la pratique ou dans la gouvernance.

© Ville de Lausanne

Sans conteste, Lausanne est une ville de sport. Capitale Olympique, capitale administrative du sport international, Lausanne est aussi et surtout une ville où le sport se pratique au quotidien, que ce soit au sein d’un club, d’une association sportive ou de manière autonome, dans des structures privées ou dans l’espace public. Le rapport intitulé «La politique sportive lausannoise à l’épreuve du genre» est le premier du genre à Lausanne. Il marque la volonté et l’engagement de la Municipalité de développer sa politique dans ce domaine en se fondant sur une analyse interne de l’action publique ainsi que sur une enquête réalisée en collaboration avec l’Université de Lausanne, auprès des femmes de la région lausannoise.

Méthodologie

Afin d’analyser sa politique sportive sous l’angle de l’égalité femmes-hommes, la Ville de Lausanne a réalisé un diagnostic en deux étapes (interne et externe).

Le diagnostic interne porte sur l’analyse de l’offre actuelle et sur la mise à disposition des ressources financières et des infrastructures sportives sous l’angle du sexe par le Service des sports. L’analyse se fonde sur les comptes 2019 du Service des sports et sur les données sexuées catégorisées selon l’âge, transmises annuellement par les associations et clubs sportifs au Service des sports.

Le diagnostic externe se fonde quant à lui sur une enquête réalisée en ligne et dans la rue, à laquelle près de 2000 femmes de la région lausannoise ont répondu. Le questionnaire a été élaboré avec l’aide de plusieurs chercheur·euse·s de l’UNIL.

Plus d’informations sur la méthodologie aux pages 14 et 15 du rapport «La politique sportive lausannoise à l’épreuve du genre».

Résultats clés de l’analyse interne

L’analyse de la politique de la Ville de Lausanne en matière de sport révèle un déséquilibre entre les femmes et les hommes. Ces inégalités se jouent à différents niveaux: gouvernance, financement des clubs et associations, sport collectif d’élite et utilisation des salles et terrains de sport publics. Les principaux chiffres présentés ci-dessous permettent un éclairage précis:

 

77%
du personnel du Service des sports est de sexe masculin
72%
des membres des associations et clubs sportifs lausannois (env. 32'000 licencié·e·s) sont des garçons et des hommes

La forte présence des garçons et des hommes dans les associations et clubs sportifs a pour conséquence qu’ils bénéficient de:

 

69%
des ressources allouées aux associations et clubs sportifs
93%
des terrains de sports et 60 % des salles omnisports gérés par le Service des sports
96%
du montant des subventions octroyées aux associations et clubs sportifs pour le sport d’élite en équipe

Toutefois, ce tableau doit être nuancé. Certains programmes d’activités physiques et plusieurs manifestations sportives connaissent une forte représentation féminine. De même, les athlètes d’élite individuelles sont nombreuses à être soutenues. Cette situation est due en grande partie à la richesse et à la diversité de l’offre sportive lausannoise, qui permet à un grand nombre de femmes de trouver une activité qui corresponde à leurs besoins et leurs attentes. Ainsi:

 

44%
des participant·e·s aux manifestations populaires organisées par le Service des sports sont des femmes
47%
des montants alloués pour les manifestations sportives soutenues par le Service des sports sont au bénéfice des femmes
53%
des participant·e·s aux programmes sportifs organisés par le Service des sports pour le parascolaire et pour les employé·e·s communaux·ales sont des filles ou des femmes
46%
du montant des subventions pour le sport d’élite individuel est alloué aux athlètes féminines

Résultats clés de l’enquête auprès des femmes de la région lausannoise

Une enquête, sous forme d’un questionnaire, a été réalisée en 2019 en collaboration avec l’Université de Lausanne auprès des femmes de la région lausannoise. Elle a permis de collecter des données quantitatives, comme de recueillir les avis, témoignages et propositions de près de 2000 femmes.

 

86%
indiquent avoir une pratique sportive régulière, c’est-à-dire au moins une fois par semaine
66%
ont une pratique sportive uniquement de manière autonome, soit hors d’un club ou d’une association
<10%
des femmes interrogées se sentent à l’aise pour pratiquer leurs activités sportives en ville quel que soit le quartier. La grande majorité dit préférer faire du sport dans les espaces verts ou au bord du lac
19%
d’entre elles disent avoir été victimes d’actes ou de paroles sexistes dans leur pratique sportive, en particulier en ville

Par ailleurs, les femmes mentionnent trois obstacles principaux à la pratique sportive:

  • le manque de temps, souvent lié à une vie de famille;
  • les lieux, en partie associés à un sentiment ou à des expériences d’insécurité ainsi qu’au regard des autres, notamment les hommes;
  • le manque d’infrastructures et/ou l’appropriation de celles-ci par des groupes ou clubs d’hommes.

Axes stratégiques

Face à ces constats, la Ville de Lausanne a défini deux objectifs à atteindre dans sa politique sportive: développer la pratique sportive des femmes et veiller à l’égalité femmes-hommes dans le sport (égalité des chances, de traitement et de représentation). Pour ce faire, quatre axes stratégiques ont été définis:

  • Gouvernance: œuvrer pour une gouvernance égalitaire dans les instances dirigeantes lausannoises du sport en favorisant une représentation paritaire des sexes et en développant des indicateurs de l’égalité afin de suivre l’évolution des effets des mesures préconisées dans ce rapport. 
  • Finances: viser une répartition financière égalitaire des subventions, que ce soit en rééquilibrant les soutiens financiers au travers d’allocation de subventions aux associations et clubs sportifs et en soutenant des initiatives visant à la promotion de la pratique sportive auprès des femmes hors des structures organisées. 
  • Pratique sportive: soutenir la pratique sportive des femmes, que ce soit en encourageant leur participation au sein des structures organisées ou en soutenant la pratique actuelle dans des structures privées ou de façon autonome.
  • Sensibilisation et communication: sensibiliser à l’égalité de traitement entre les sexes dans le sport en déconstruisant les stéréotypes de genre pour bâtir une société sensibilisée à ces questions et respectueuse des différences femmes-hommes.

Les quatre axes stratégiques ainsi que les 19 actions prioritaires et 61 mesures qui en découlent sont présentées dans le détail sur la page «Le plan d’action» et dans le rapport «La politique sportive lausannoise à l’épreuve du genre» aux pages 70 et suivantes.