Gina Proenza – Sagas

Als hätte sie der Wind hierher geweht, haben neunzig Bronzeblätter die Ruelle des Tanneurs in Beschlag genommen und sich auf den Hauswänden niedergelassen. Bewegung, Keimung, Atem: das Leben dringt in die Zwischenräume dieses engen historischen Quartiers ein und schafft ein zartes, poetisches Gegengewicht zu den Steinmassen der Architektur.

Sagas se compose de trois luminaires sphériques en résine, chacun mesurant deux mètres de diamètre. Inspirées des anciens lampadaires ronds du Casino de Montbenon –qui abritait l’ancienne Cinémathèque, la surface des sphères est peinte de manière à évoquer la cornée d’un oeil tandis que évoquent des cornées, tandis que des veines apparaissent dans la résine, suggérant à la fois l’irrigation oculaire et la texture cratérisée de la lune. Fabriquées à partir d’un ancien moule de bouées de mer, ces «lunes» suspendues rappellent autant les récits cinématographiques que les jeux de regards qu’ils mettent en scène. Clin d’œil à l’aller-retour que cette voie sans issue induit, le va et- vient de ces yeux est semblable au palindrome de son titre: sagas. Les trois yeux pourraient alors être perçus comme les trois petits points des histoires à suspense... comme un souffle retenu lorsque le film se termine et que le temps de la projection rencontre celui de l’extérieur.