Chlorothalonil: contrôles et mesures
La présence du chlorothalonil et de ses métabolites (résidus) dans les sources est strictement surveillée depuis plusieurs années par le Service de l'eau. Ses contrôles et analyses lui permettent d’agir rapidement en cas de concentrations trop élevées de ces substances dans les eaux souterraines.
Oui. La norme concernant les pesticides et leurs métabolites (produits de dégradation) est strictement respectée. L’eau du robinet du réseau lausannois peut être bue sans aucune restriction et par toutes les catégories de la population.
Oui. Des traces des métabolites du chlorothalonil ont été décelées dans une partie des sources ou nappes souterraines. Les captages touchés ont été immédiatement détournés du réseau d’alimentation en eau. Le manque d’apport en eau a été compensé par l’eau du lac qui n’est pas concernée par la présence de ces substances, inférieures à la limite de détection. Ce sont surtout les zones du plateau, régions à fortes activités agricoles, qui ont été atteintes.
La substance mère chlorothalonil est classée dans la catégorie des substances «probablement cancérigènes». Il en découle que, par mesure de précaution, les propriétés toxicologiques de ses métabolites sont également classées comme pertinentes et sont fortement réglementées. A ce jour, aucun effet nocif n’a pourtant été prouvé par les études en écotoxicologie. Comme cela ne peut cependant pas être totalement exclu, le principe de précaution s’applique au sujet de l’exposition des consommateurs à ces substances.
Pour aller plus loin:
Des campagnes de prélèvement des eaux sont régulièrement effectuées tout au long de l’année dans les ressources ainsi que dans le réseau de distribution. Les échantillons sont ensuite analysés en laboratoire du point de vue microbiologique, physico-chimique et des micropolluants. Concernant ce dernier aspect, plus de 2000 échantillons ont été prélevés en 2019, ce qui correspond à près de 50'000 résultats d’analyse. L’eau est une denrée alimentaire précieuse; la mission du Service de l’eau est de garantir une eau potable de qualité au plus de 380'000 personnes de l’agglomération lausannoise qu’il alimente.
Si les analyses de laboratoires indiquent une concentration dépassant la norme en vigueur, trois options sont possibles selon la Confédération:
- Détournement du captage concerné (dans ce cas, l’eau qui manque est compensée au moyen d’autres ressources – eaux de surface ou souterraines);
- Traitement sophistiqué des eaux contaminées;
- Dilution de l’eau contaminée au moyen d’autres ressources.
Pour le moment, l’option 1 a été systématiquement privilégiée et actuellement c’est la seule qui est en vigueur sur le réseau lausannois. L’option 2 du traitement est à l’étude.
Depuis 2020, le Service de l’eau mène des essais d’élimination des métabolites du chlorothalonil dans les sources contaminées. Les résultats ont été présentés le 8 février 2023 et vous pouvez en consulter le rapport présentant l'ensemble des résultats.
Trois filières de traitement ont été testées : l’adsorption sur charbon actif (grains et micrograins), l’oxydation par l’ozone couplée à une étape sur charbon actif et la filtration membranaire (nanofiltration conventionnelle et sur fibre creuse). Les résultats sont encourageants et montrent que les deux métabolites principaux présents dans les eaux du plateau suisse peuvent être éliminés.
Pour avoir de plus amples informations, vous pouvez consulter le résumé et la présentation PowerPoint.
Depuis le 1e janvier 2020, la vente et l’utilisation du chlorothalonil sont interdites. Néanmoins, selon les spécialistes, il faudra attendre plusieurs années ou décennies pour que les traces laissées par les métabolites disparaissent de nos nappes phréatiques. Le temps de séjour dans les sols et dans les nappes dépend de certaines propriétés comme leur persistance, leur mobilité, leur solubilité, leur capacité d’adsorption (fixation d’une substance sur une surface).
L’Ordonnance du Département fédéral de l’intérieur sur l’eau potable et l’eau des installations de baignade et de douche accessibles au public (OPBD) est la législation fédérale en vigueur. Selon l’OPBD, la norme admise pour les pesticides et leurs métabolites pertinents dans l’eau potable est de 0,1 millionième de gramme par litre (μg/l). Pour les substances jugées non pertinentes, le seuil est en général 100 fois plus élevé.
22.05.2024 – Le chlorothalonil et ses métabolites: point de situation n°8 – le principe de précaution suivi par la Ville est en ligne avec la dernière directive de l’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV)
06.03.2023 – Les produits chimiques PFAS (per- et polyfluoroalkylées): point de situation n°1 - les valeurs analysées dans l'eau potable lausannoise sont largement intérieures aux normes suisses actuelles
09.02.2023 – Le chlorothalonil et ses métabolites: point de situation n°7 - résultats des essais d'élimination et conséquences économiques
06.07.2022 – Service de l’eau – Le chlorothalonil et ses métabolites: point de situation n° 6
31.05.2022 – Service de l’eau – Le chlorothalonil et ses métabolites: point de situation n° 5
13.07.2020 – Service de l’eau – Le chlorothalonil et ses métabolites: point de situation no 4
18.03.2020 – Service de l’eau – Qualité de l’eau sous haute surveillance
13.03.2020 – Le chlorothalonil et ses métabolites: point de situation n°3 sur le réseau d’eau potable de Lausanne
12.02.2020 – Le chlorothalonil et ses métabolites: point de situation sur le réseau d’eau potable de Lausanne
30.08.2019 –
Le chlorothalonil, une substance surveillée de près depuis des années par le Service de l’eau de la Ville de Lausanne
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