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Portrait no 5/10: Emine

Lisez ci-dessous le récit complet d'Emine, bibliothécaire, coresponsable de Globlivres et professeure de chimie.

© BLI – Ville de Lausanne

«La bibliothèque interculturelle Globlivres à Renens a changé ma vie. En plus d’y trouver un espace accueillant et dans lequel je peux retrouver mes racines kurdes, j’y travaille et accompagne des gens pour leur permettre de faire le lien entre leurs origines et leur vie en Suisse. Globlivres est un lieu de vie qui favorise les rencontres, l’échange entre les cultures et facilite l’intégration. Cela a été une inspiration pour moi.»

 

Une bibliothèque interculturelle pionnière à Renens

Au premier coup d’oeil, Globlivres ressemble à n’importe quelle autre bibliothèque, avec ses petites allées encombrées de longs rayons de livres méticuleusement étiquetés. Mais lorsqu’on se retrouve face au Petit Prince en 40 langues, qu’on découvre Le Lièvre et la tortue en version bilingue francojaponaise, ou qu’on tombe sur une collection de livres en nahuatl et une autre en féroïen, on se dit qu’on a sous nos yeux quelque chose d’universel: lire, écrire, tout simplement. En même temps, chacune des 280 langues réunies dans ce lieu représente un monde en soi, et parfois même plusieurs: «Pour certaines langues, nous avons créé des séparations par pays, explique Monica Prodon, cofondatrice du lieu. Car on peut parler une même langue, mais pas le même langage.»

«Notre essence, c’est l’échange. Et l’accueil de nos lectrices et lecteurs», confie Carmen Gonzalez, coresponsable de Globlivres, qui existe à Renens depuis plus de trente ans et qui bénéficie d’un soutien financier des collectivités publiques. L’aventure a débuté suite à un échange entre deux mamans, Monica Prodon et Elena Borio, qui peinaient à trouver des livres pour transmettre leurs langues maternelles respectives, soit l’espagnol et l’italien. «Nous avons démarré dans un petit local dont nous payions nous-mêmes le loyer, se souvient Monica Prodon. Jamais nous n’aurions imaginé grandir autant!» Car l’engouement pour leur projet aura été tel qu’au fil du temps, Globlivres est devenue la première bibliothèque interculturelle suisse, gérant une collection de 35 000 volumes avec le soutien d’une quinzaine de personnes, en majorité bénévoles.

Le credo des fondatrices, et de l’équipe qui a pris le relais, est que pour bien apprendre le français, les enfants allophones doivent maîtriser leur langue maternelle. «Quand nous accueillons des classes et que certains enfants découvrent des ouvrages dans leur langue, on voit de la fierté dans leurs yeux, raconte Emine Durmaz, coresponsable de Globlivres. Ils lisent des textes dans leur langue à leurs camarades. C’est essentiel pour leur estime personnelle.»

Avec les années, la collection de Globlivres s’est étoffée d’ouvrages destinés aux adultes : «Il arrive que des personnes ressentent une grande émotion lorsqu’elles trouvent un livre dans leur langue, car il s’agit d’une reconnaissance symbolique de leur identité, relève Emine Durmaz, qui a elle-même découvert des ouvrages en kurde pour la première fois de sa vie grâce à Globlivres. «C’était inimaginable pour moi, car ces livres étaient interdits en Turquie. Cela m’a aidée dans la transmission de ma langue à mes enfants.»

Des activités qui stimulent les échanges culturels

Globlivres organise de nombreuses activités à l’intention d’un public migrant et autochtone: ateliers de français, écrivaines publiques, rencontres avec des autrices et auteurs, contes pour les enfants, calligraphies pour les écoles ou encore «Né pour lire», une animation destinée à éveiller chez les petits les plaisirs du langage et de la lecture dans leur langue maternelle.

Le livre qui a inspiré l'exposition

Le texte que vous venez de lire est tiré du livre «Lausanne, une ville, un monde – 50 incursions au fil de la diversité», en vente dans les librairies lausannoises. 

Découvrez l'article extrait du livre en pdf

Plus d’infos sur le livre

© Ville de Lausanne

Retour sur l'exposition «Lausanne, une ville, un monde - Visages de la diversité lausannoise»

Du 22 avril au 17 mai 2021 les portraits de Luamba Alpha, Myriam, Patrick, Sarah, Emine, Gianfranco, Ernesto, Luis, Eliezer Shai et Fehim ont été affichés dans les rues de Lausanne. Ces Lausannoises et Lausannois sont athlète, imam, auxiliaire de santé, fondatrice d’association, médecin, professeure, bibliothécaire, conseiller communal, artiste, président d’un club sportif, travailleuse sociale, conservateur d’un musée, rabbin.

(Re)découvrez leurs portraits!

 

Coordonnées

Bureau lausannois pour les immigrés
Service de l’inclusion et des actions sociales de proximité (SISP)

Place de la Riponne 10
Case postale 5032
1001 Lausanne