Portrait Agents d'accueil et de sécurité (AAS)
Une unité de médiation et de sécurité
«Il est primordial d’établir un climat de confiance»
Koné Tidiane et Kasongo Daddy font partie de l’équipe d’agents d’accueil et de sécurité (AAS) de la Ville de Lausanne. Jour après jour, ils sont aux côtés des personnes en difficulté.
Créée en 2018, une équipe de 5 AAS est chargée de gérer la sécurité du centre d’accueil à seuil bas, comprenant un espace de consommation sécurisé (ECS), situé au Vallon. Kasongo Daddy (à droite) explique que le centre, géré par la Fondation ABS, est destiné aux personnes souvent isolées ou marginalisées, qui se trouvent dans la précarité et/ou qui ont des problèmes d’addiction. «Nous n’avons pas de jugement à leur égard. Si ces personnes sont là, c’est parce qu’elles ont un besoin d’aide réel.»
Pacifier les lieux
Reconnaissables à leur pull noir avec le logo de la Ville de Lausanne, un à deux AAS sont présents dans la structure durant les heures d’ouverture de l’ECS. Leur rôle consiste principalement à pacifier les lieux et à gérer les conflits. Encadrées et encadrés par du personnel qualifié, les usagères et usagers avec une addiction peuvent consommer dans de bonnes conditions d’hygiène les substances psychoactives qu’elles et ils ont apportées. Koné Tidiane précise que cette approche vise à éviter la consommation sauvage. Le défi au quotidien, selon Kasongo Daddy, consiste à trouver le juste équilibre pour favoriser l’établissement de liens tout en étant fermes pour gérer les éventuelles situations de tensions et de violence qui peuvent se générer.
Favoriser le dialogue
Il s’agit d’une collaboration entre une prise en charge socio-sanitaire et une équipe de sécurité. Koné Tidiane explique: «Il est primordial d’établir un climat de confiance favorisant le dialogue avant tout. C’est peut-être le plus difficile à supporter, lorsque l’on voit quotidiennement des êtres humains dans le besoin. Il faut pouvoir prendre du recul et faire la part de choses.» Kasongo Daddy hoche la tête: «Nous sommes témoins de destins brisés, et cela nous marque. Nous rencontrons des personnes qui ont souvent besoin de parler, de vider leur sac. Nous sommes là aussi pour cela». À travers leur métier, les AAS prennent conscience de notre vulnérabilité. «Nous sommes toutes et tous vulnérables à l’isolement social», souligne Koné Tidiane. Kasongo Daddy partage cet avis: «C’est très touchant quand il nous arrive de croiser des personnes en dehors du centre d’accueil qui ont repris une activité et retrouvé une place dans la société. Oui, c’est parfois possible.» | D. Rodriguez
Domaine médiation urbaine, accueil et sécurité (DoMAS)
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