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Hélène Becquelin, illustratrice

«Penser que ces femmes ont parcouru les mêmes rues que moi me touche.»

© Philippe Pache

Hélène Becquelin, quel plaisir et intérêt avez-vous eu à vous plonger dans le destin de ces femmes qui ont fait Lausanne?

J'ai eu beaucoup de plaisir à découvrir le parcours des 50 femmes choisies pour être illustrées. C'est passionnant de voir à quel point leurs parcours sont variés. Malgré le poids des préjugés et des obstacles de leurs époques, elles ont pu faire des études, avoir des parcours professionnels gratifiants, réaliser des projets artistiques ou scientifiques innovants... 

Comment avez-vous travaillé pour ces dessins?

J'ai lu les textes écrits par Isabelle Falconnier, les documents récoltés par les historiennes Corinne Dallera et Ariane Devanthéry. Je me suis inspirée des documents iconographiques à disposition, mais j'ai également beaucoup cherché sur internet des gravures, photos, costumes, décors et accessoires que j'allais dessiner. J'ai décidé d'éviter de dessiner d'une façon trop réaliste les femmes pour lesquelles j'avais des photos à disposition afin d'unifier et rendre justice à celles pour lesquelles je n'avais aucune image d'elles à disposition.


Qu'est-ce qui vous a surprise ou émue en découvrant ces personnalités?

Toutes les femmes que j'ai dessinées m'ont touchée, certaines plus que d'autres bien sûr – je pense à celles dont je n'ai trouvé aucun documents iconographiques, et pourtant certaines ont vécu dans les années cinquante ou soixante! Que leur contribution à la société soit si peu mises en avant m'a touchée. Modestie? Suffisance patriarcale? Je me suis posée ces questions à chaque dessin. J'ai découvert quelque chose qui surprend tous mes ami.e.s quand j'en parle: grâce à l'action militante de Marie-Christine Mikhaïlo-Söderhjelm, Lausanne héberge un centre international de recherches sur l'anarchisme reconnu dans toute l'Europe!

En quoi vous sentez-vous proches de ces femmes? 

Leur proximité géographique tout d’abord! Penser que ces femmes ont parcouru les mêmes rues que moi me touche. Grâce à ce livre, quelques noms gravés sur des plaques dans la ville se trouvent incarnés. Je suis fière que mes dessins les valorisent et leur (re)donnent vie!

Que vous inspire cette année des 50 ans du suffrage féminin?

Je suis suffisamment âgée pour me souvenir de cette votation! La petite fille que j’étais, en Valais, se souvient très bien de ce que ça avait représenté de découvrir des femmes comme Gabrielle Nanchen, qui me paraissaient être des super héroïnes pour avoir le courage de défier l'ordre établi et s'imposer face à tous ces hommes. Ma maman a été l’une des premières conseillères communales de ma ville et j'en tire une grande fierté! Je suis consciente d'avoir profité du combat des féministes de la génération précédente à la mienne. J’ai beaucoup d'admiration pour les jeunes militant.e.s d'aujourd'hui qui défendent avec une belle énergie la place des femmes, car ils et elles ont bien conscience que rien n'est jamais acquis.

Propos requeillis par Isabelle Falconnier, février 2021

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