David Telese, l’artiste et conteur qui fait rimer «peur» avec «bonheur»

L’union du visuel et de la narration? David Telese trouve ça passionnant. Les contes qu’il raconte aussi, il adore ça. Le 31 octobre, préparez vos enfants à avoir peur…pour leur plus grand bonheur. Pas de panique, les héroïnes et les héros triomphent dans la nuit!

© Alexandre Almirall - Ville de Lausanne

La pièce de théâtre qui a tout changé

Pour l’artiste et conteur lausannois d’origine italienne David Telese, avoir peur «est un bonheur! Mais ce qui reste étonnant, c’est que même à l’âge adulte, la nuit a plus d’impact pour ça. Des petites choses prennent de l’envergure. En fait, c’est l’inconnu qui fait peur.» L’inconnu, il s’y lance après ses études aux Beaux-Arts en dessin et en peinture. Il le fait suite à sa participation à une pièce de théâtre d’ombres. «J’ai beaucoup aimé raconter une histoire où la narration et le visuel sont mis ensemble. Ça m’a ouvert des perspectives sur un monde que j’ai aimé. Suite à ça, j’ai eu une curiosité par rapport aux histoires en elles-mêmes.» Il bifurque alors dans le conte et l’oralité. C’était il y a bientôt 15 ans! «J’ai été pris là-dedans et ça ne m’a plus quitté. Ce qui m’intéresse particulièrement, c’est la posture du conteur en lien avec la frontalité, puisque son adresse au public est directe, dans sa pratique.»

Les arts de David

Un autre tournant dans la carrière d’artiste et conteur de David se produit alors qu’il partage un local avec plusieurs artistes. On lui fait découvrir un art de la rue japonais, le kamishibai, théâtre en papier. Ça lui plaît tout de suite: «c’est un moyen de dialoguer entre l’image et la narration». Il s’approprie ce théâtre, en crée un mini qu’il vend pour que les enfants s’y essaient et propose des ateliers. David se lance ensuite dans le seul-en-scène, une pratique qui lui plaît beaucoup. Maintenant, il souhaite remettre le dialogue entre le visuel et l’oralité au cœur de son activité. Néanmoins: «bien que ça fasse partie de ma patte d’artiste, je n’ai pas envie d’être catalogué seulement par ça». Ce passionné refuse d’être enfermé dans un style ou défini par une seule spécificité, et ça se comprend. Ce qui reste essentiel pour lui: «la mise en relation au monde et un élan d’envie à me confronter à un public, à partager et à raconter une histoire».

Les œuvres de David

Vu la date du spectacle «Quel bonheur d’avoir peur !», le 31 octobre, le répertoire sera lié à Halloween: «des personnages qui peuvent provoquer de la peur seront dans les contes: sorcières, ogres et j’en passe». David sélectionne soigneusement des contes issus de traditions orales. Il pioche dans des recueils de plusieurs civilisations, avec une appétence pour les européennes et pour certaines japonaises. Et voilà comment il fonctionne au moment du spectacle, comment il raconte ces histoires: «je respecte la structure et l’esprit, mais je m’approprie certains éléments et je raconte un peu différemment, à ma façon». Pour ce qui est du contenu des contes: «les peurs de la vie y sont racontées. Elles sont montrées par des figures emblématiques telles que les sorcières et les ogres évoqués avant.» David et ses personnages aussi emblématiques que monstrueux vous attendent à la Bibliothèque La Sallaz le 31 octobre à 19 heures pour un spectacle de contes haut en couleur… Comme avoir peur, de vous y voir sera un bonheur!