Odeurs et qualité de l'air dans les parfumeries et magasins de cosmétiques

L’inspection du travail Lausanne (ITL), en collaboration avec une hygiéniste du travail, a mis en place une campagne de prévention sur les odeurs et la qualité de l’air dans les parfumeries et magasins de cosmétiques.

Objectifs de la campagne

L’objectif premier de cette campagne était d’investiguer l’hypothèse selon laquelle les activités dans les parfumeries et les magasins de cosmétiques peuvent impacter la qualité de l’air intérieur et par conséquent la santé ou le bien-être du personnel, notamment en raison des différents composés organiques volatils (COV) présents à l’intérieur des locaux.

Dans un deuxième temps, il était question d’évaluer les mesures en place et de proposer des recommandations pour améliorer les conditions de travail en vue de réduire les risques éventuels pour la santé du personnel.

Déroulement de la campagne

Dix entreprises commercialisant des produits cosmétiques et/ou parfums sur la commune de Lausanne ont été visitées. Ces visites ont été effectuées durant le mois de mai 2025 et ont été réalisées conjointement par une inspectrice du travail et une hygiéniste du travail.

Les entreprises avaient été avisées au préalable et ont été invitées à répondre à un formulaire préparatoire. Sur place, des entretiens ont été menés à la fois avec les employeurs et des travailleurs présents sur la base de questionnaires préétablis.

Par ailleurs, des mesures indicatives de CO₂ et de composés organiques volatils ont été réalisées à des fins exploratoires, afin de mieux situer les conditions de travail observées dans chaque établissement.

Contaminants de l’air intérieur

Dans un environnement de travail, une bonne qualité de l’air est tout autant essentielle pour garantir à la fois le confort, la santé et le bien-être des personnes présentes.

La pollution de l’air intérieur peut provenir de nombreuses sources: les matériaux de construction ou le mobilier, les systèmes de ventilation ou de climatisation, les occupants eux-mêmes et leurs activités, parfois des polluants extérieurs, et, dans le cas présent, l’assortiment d’un magasin.

Les travailleurs occupés dans un commerce de cosmétiques ou une parfumerie sont particulièrement concernés par l’exposition aux substances chimiques contenues dans les produits proposés à la vente. Des vapeurs, telles que les composés organiques volatils (COV), les aldéhydes, les terpènes, les phtalates ou d’autres substances volatiles sont effectivement émises par certains produits cosmétiques ou parfums.

L’impact des odeurs et de la qualité de l’air sur la santé

Une qualité de l’air intérieur insuffisante dans les lieux de travail peut ainsi engendrer un ensemble de symptômes non spécifiques touchant la sphère respiratoire, neurologique, cutanée et oculaire. Ces symptômes varient selon la nature des substances présentes, leur concentration, la durée d’exposition, la sensibilité individuelle, et les conditions de ventilation et sont généralement liés à une exposition chronique et multifactorielle.

Les odeurs peuvent également générer un inconfort significatif, notamment lorsqu’elles sont perçues comme envahissantes, persistantes, désagréables ou « malsaines ». Une exposition prolongée à des odeurs marquées, en particulier lorsqu’elles proviennent de sources non identifiées ou sont perçues comme potentiellement nocives, peut effectivement entraîner divers effets délétères sur le bien-être, la santé mentale ou la productivité.

La qualité de l’air intérieur est par ailleurs un facteur crucial pour la santé et le bien-être des populations vulnérables telles que les femmes enceintes ou qui allaitent.

Restitution des observations

L’analyse des données a été menée à partir de septembre 2025. Chacune des entreprises s’est vu remettre un rapport individuel rappelant les dispositions en vigueur en matière de protection de la santé au travail et proposant des mesures d’amélioration à mettre en place.

Un rapport de synthèse global a également été rédigé.

Principaux résultats

Plus de la moitié des espaces de vente ont été évalués subjectivement comme ayant un niveau d’odeur moyen ou fort ; espaces dans lesquels les travailleurs concernés sont occupés en moyenne 6 heures par jour.