Campagne de sensibilisation dans les entreprises proposant des prestations de blanchiment dentaire
Objectifs de la campagne
L’inspection du travail de la Ville de Lausanne (ITL), en collaboration avec Unisanté, a mis en place une campagne de prévention et d’analyse dans les entreprises réalisant des blanchiments dentaires ; le but étant de bénéficier d’une expertise de sécurité et santé au travail pour l’évaluation des postes de travail dans ce domaine d’activité.
Les principaux thèmes traités par cette campagne concernaient les dangers associés à l’utilisation de substances nocives, notamment du peroxyde d’hydrogène, ainsi qu’à l’exposition aux lumières LED des travailleuses et travailleurs mais aussi des clientes et clients de ces établissements.
Les sous-objectifs étaient de vérifier si les établissements avaient procédé à une identification des dangers liés à leurs activités et s’ils avaient fait appel à des spécialistes en santé et sécurité au travail. Il s’agissait également de recenser le niveau de formation des praticiens et d’aborder les thèmes de la protection de la maternité et de l’ergonomie au poste de travail.
Déroulement de la campagne
Dix entreprises de la commune de Lausanne ont été visitées. Les visites ont été effectuées durant les mois de juin et juillet 2024 et ont été réalisées conjointement par une inspectrice du travail et une hygiéniste du travail. Les entreprises avaient été avisées au préalable et un questionnaire a été complété lors des visites.
Parmi les établissements visités, 50% des établissements proposaient d’effectuer le blanchiment dentaire soit au fauteuil (c’est-à-dire dans l’établissement), soit à domicile. 40% des établissements réalisaient la prestation uniquement au fauteuil et 10% offraient la prestation seulement à domicile.
Méthode généralement utilisée pour blanchir les dents
La méthode couramment utilisée pour le blanchiment dentaire au fauteuil est la suivante: le praticien applique un produit sur les gencives pour les protéger des effets du gel blanchissant qu’il répartit ensuite sur les dents du patient. Enfin, le praticien dirige une lampe diffusant une lumière sur les dents du patient afin d’activer et de fixer le produit. La durée de l’exposition à la lumière peut varier entre 10 et 30 minutes. Selon la demande et sensibilité du patient, ainsi qu’en fonction de la technique proposée par l’établissement, l’opération peut être répétée plusieurs fois.
Substances nocives et exposition aux lumières LED
Les produits de blanchiment des dents contiennent des substances telles que le peroxyde d’hydrogène et le peroxyde de carbamide (produit composé de peroxyde d'hydrogène et d'urée). Au-delà de certaines concentrations, le peroxyde d’hydrogène a des effets irritants ou corrosifs sur la peau, les yeux et les voies respiratoires.
Les agents de blanchiment des dents sont rangés dans la catégorie des produits cosmétiques. La concentration de cette substance dans les produits cosmétiques mis sur le marché ne doit pas dépasser 6% selon l’OSAV (Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires). L’application du produit dont la concentration en peroxyde d’hydrogène est supérieure à 0.1% doit toujours être effectuée par l’un des deux professionnels de la santé dentaire que sont les médecins-dentistes et les hygiénistes dentaires. Elle peut être déléguée à un assistant dentaire dûment formé sous la supervision et la responsabilité d’un professionnel. Les produits dont la concentration est inférieure à 0.1% ne sont pas concernés par ces restrictions, et peuvent donc être employés par une esthéticienne.
S’agissant des lumières à LED, celles-ci sont classées en fonction de 4 catégories de dangers (groupe 0 à 3). Les lampes à LED des groupes 2 et 3 peuvent occasionner des lésions oculaires graves. Pour ces deux groupes, le fournisseur a l’obligation d’indiquer la catégorie du danger sur la lampe, ainsi que le pictogramme de danger associé.
Restitution des observations
L’analyse des données a été menée à partir de septembre 2024. Chacune des entreprises s’est vue remettre un rapport individuel rappelant les dispositions en vigueur en matière de protection de la santé au travail et proposant des mesures d’amélioration à mettre en place. Un rapport de synthèse global a également été rédigé.
Compte rendu
Les produits utilisés pour blanchir les dents avaient des concentrations en peroxyde d’hydrogène très variables. Selon les données récoltées, 40% des établissements utilisaient des produits dont la concentration en peroxyde d’hydrogène dépassait 6%. Par ailleurs, deux établissements utilisaient des produits pour lesquels la concentration en peroxyde d’hydrogène était indéterminable, faute d’indication sur les produits.
Malgré l’obligation légale en vigueur, seulement un tiers des entreprises a pu présenter un certificat de conformité des lampes utilisées. Sur neuf établissements disposant d’équipement LED, 4 établissements disposaient d’au moins un équipement sans marquage CE.
Tous les établissements disposaient d’équipements de protection pour leur clientèle. Seuls 40% utilisaient des gants adaptés à l’utilisation de produits chimiques.
Cette campagne a mis en avant les points faibles suivants:
- Un praticien ne disposait pas de la formation requise alors qu’il utilisait des produits contenant plus de 0.1% de peroxyde d’hydrogène.
- Une seule des entreprises visitées connaissait ses devoirs en matière de protection de la maternité et avait effectué une analyse des risques pour la protection de la femme enceinte.
- Seules 20% des entreprises avaient déclaré faire appel à des spécialistes en sécurité au travail.
- Aucun établissement n’a pu présenter une identification des dangers liés à leurs activités.
Vous trouverez le rapport complet ici.
Inspection du travail Lausanne (ITL)
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