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Dans les coulisses de l’écriture avec Nicolas Derron

Le romancier et bibliothécaire Nicolas Derron, auteur de «Je ne pensais pas», propose une conférence humoristique dédiée aux coulisses de l’écriture, lundi 26 juin à la Bibliothèque La Sallaz. Attention: «Marche à ne pas suivre!»

Vous souhaitez profiter de la pause estivale pour vous lancer enfin dans ce premier roman rêvé? Vous écrivez et avez envie d’échanger sur les coulisses de la création littéraire avec un pair? Vous lisez et tout ce qui touche à la littérature vous intéresse? La «Conférence littéraire peu sérieuse» proposée par Nicolas Derron lundi 26 juin à la Bibliothèque La Sallaz à Lausanne est pour vous! Bibliothécaire à Pully depuis dix ans, né en 1975 dans le canton de Vaud, grand amateur de rock, Nicolas Derron voue depuis toujours une immense passion pour l’écriture. En 2021, il publie un premier ouvrage aux éditions Torticolis et Frères, «Les amitiés sauvages», suivi en 2022 de «Les 180 premiers Je ne pensais pas de Kurt», puis ce printemps 2023 de «Je ne pensais pas», l’histoire de quatre amis d’enfance sur les traces de la vie et la mort de… Kurt Cobain.

Et c’est ce dernier ouvrage qui lui donne l’envie de créer une conférence pas comme les autres, qu’il présente. «J’ai commencé à travailler sur ce roman en 2007 déjà, au moment des élections américaines et d’Obama. J’ai longtemps été documentaliste, j’ai donc une grande habitude de la recherche documentaires. J’ai retrouvé des manuscrits, des cahiers de notes, et toute une documentation autant sur le livre que sur Cobain que je trouve passionnante à montrer au public!»

«L’écriture d’un roman: marche à ne pas suivre» plonge ainsi dans les coulisses de la fabrique à écriture de l’auteur, qui racontera le making-of de ses romans. Mais attention! Toujours avec humour et en interaction avec le public, auquel l’auteur proposera la quinzaine de mots-clés qui rythmeront la conférence. Avant-goût!

La première phrase

«Durant l’écriture de Les amitiés sauvages, j’ai longtemps eu comme première phrase une longue phrase de plus de quinze lignes, sans ponctuation. Elle me plaisait bien, elle avait quelque chose d’un peu fou, puriste. Mais mes premiers lecteurs et mon éditeur m’ont averti que j’allais perdre tout le monde. Ils avaient raison. Je l’ai retravaillée. La première phrase, c’est l’entrée en matière avec le lecteur. Mon conseil est de bien maîtriser cette première phrase. Elle peut être longue, mais il faut la soigner, lui donner un coté mystérieux, qui incite à lire la deuxième, puis la troisième phrase»

Ecrire, dit-il

«J’ai toujours écrit dans mon coin, par bribes. J’ai un immense besoin de création mais je dessine mal, je ne fais pas de musique, alors mon moyen d’expression est l’écriture. J’aimerais beaucoup bénéficier d’une résidence d’écriture pour trouver du temps et du calme pour écrire. Je travaille certes à 75% mais j’ai une famille, deux enfants adolescents, alors je vole le temps pour écrire, comme 95% des écrivains romands…»

L’écriture, individuelle ou collective

«L’écriture est pour moi totalement individuelle. J’admire l’écriture collective mais j’aurais beaucoup de peine à participer à une telle entreprise. Question de temps et de caractère. J’ai créé un faux collectif littéraire appelé Les amitiés sauvages comme un dispositif narratif ludique: je voulais écrire sur les années 1990, celles de ma jeunesse. Mais j’ai cassé l’aspect trop autobiographique en faisant porter l’histoire par de multiples narrateurs. Mais désormais, tout le monde pense que je suis vraiment entouré d’un collectif d’écriture!»

Lectorat

«Mes textes ne sont pas forcément faciles à aborder, j’en suis conscient. J’ai eu quelques bons retours après mon premier livre, «Les amitiés sauvages», qualifié d’original, intéressant. Mais ni les ventes ni un lectorat n’ont été au rendez-vous. Cette conférence – que j’ai d’ailleurs intitulée avec beaucoup d’autodérision «Autopromotion même pas déguisée» - est donc aussi pour moi une manière de faire vivre mes livres de manière différente qu’en librairie et de rencontrer mes lecteurs, ou mes futurs lecteurs, ce que j’espère!» 

Inspirations

«Ma source d’inspiration principale est clairement le voyage. Je ne suis pas très fort dans l’intime. Je ne vais pas écrire sur ma vie sentimentale ou conjugale. J’ai besoin d’ouverture, de romans qui s’ouvrent sur le monde, qui bougent. J’ai certes voyagé mais ma vie est moins nomade que mes romans. Je voyage donc à travers eux! Ce n’est pas un hasard si un des livres qui m’a le plus inspiré dans la vie est «Sur la route» de Kerouac. A la fois pour le thème du voyage mais aussi pour l’aspect écriture en flux tendu, quasi en écriture automatique.»

A ne pas faire

«Surtout, ne rien faire comme je fais! J’ai ma méthode de travail à moi, plutôt compliquée, mais qui me convient. Chacun à la sienne! Mais si vous écrivez, ne cherchez pas trop à plaire, ne pensez pas trop aux lecteurs et lectrices… Tout en pensant aussi à ne pas les perdre non plus! Lorsqu’on écrit, certaines choses qui nous semblent évidentes ne le sont pas, les lecteurs ne sont pas dans notre tête, donc ne pas hésiter à expliciter, clarifier… Ce que j’ai moi-même parfois oublié de faire!»

Le mot FIN

«La fin d’un livre est pour moi liée à un lieu. Un roman, c’est comme un voyage qui se termine quelque part. Lorsque j’ai le lieu en tête, je sais que j’ai la fin. J’ai terminé mes romans dans une salle de concert à Berlin et au musée James Turrell, au cœur d’un vignoble au nord de l’Argentine. Au moment d’écrire le mot «fin», je suis heureux, j’éprouve un sentiment de satisfaction pour avoir réussi ne serait-ce quà terminer un texte.»

Propos recueillis par Isabelle Falconnier

L’écriture d’un roman, marche à ne pas suivre, conférence littéraire pas sérieuse par Nicolas Derron

Raconter l’écriture et la vie d'un roman ne sont pas chose aisée. Dire que sa conception est mouvementée est un euphémisme. Des histoires réinventées cent fois, effacées, modifiées, oubliées. Des personnages qui apparaissent sans qu’on leur donne la permission, d’autres qui s’éclipsent et certains, parfois, qui se trompent de pages ou d’années. Un roman a plus de vie qu’un chat, meurt à chaque doute de son auteurice et peut se réincarner en des monstres improbables.

Coordonnées

Bibliothèque La Sallaz
Service des bibliothèques et archives

Place de la Sallaz 4
1010 Lausanne

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