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Portrait de Paulette Éditrice

Nous faisons connaissance avec Paulette Éditrice, fondée à Lausanne par Sébastien Meier en 2009 sous le nom de Paulette. Rendez-vous avec Noémi Schaub et Guy Chevalley, codirecteurices de cette maison d'édition engagée et militante.

© Ivan P. Matthieu

L’interview de Noémi Schaub et Guy Chevalley, codirecteurices

En quelques mots, pouvez-vous nous raconter votre parcours et celui de Paulette éditrice? 

Nous avons un parcours très similaire. Diplôme universitaire, passage dans une «grosse» maison d’édition romande, envie de faire les choses par nous-mêmes… C’est là que Sébastien Meier propose de nous donner Paulette, qu’il avait créée. Nous avons saisi cette chance! Nous avons redéfini l’activité de la maison, pour lui donner une identité plus forte. Les Éditions Paulette sont devenues Paulette Éditrice. Le logo a changé. Nous avons lancé une collection de fiction courte (les Pives), au format sériel, très reconnaissable. En 2021, une seconde collection a vu le jour (les Grattaculs), consacrée à la littérature LGBTQIA+. Elle est la seule de ce genre en Suisse.

Paulette éditrice est une maison d’édition engagée et militante: pouvez-vous nous expliquer votre démarche?

Cela concerne toutes les étapes de travail.

La création, d’abord. Nous effectuons un vrai travail éditorial sur les textes. Ce temps d’échange avec les auteurices est essentiel. Nous les aidons à aller au bout de leur projet, à le perfectionner. Nous prêtons aussi attention aux représentations, aux mots, à l’impensé. Et nous payons les auteurices au tirage (non aux exemplaires vendus) et à la parution. Ce qui est rare, mais bien plus équitable.

La production, ensuite. Nos partenaires sont suisses et nous accompagnent depuis le début. C’est un rapport de confiance, qu’il s’agisse de monokini pour le graphisme ou du Cric pour l’impression. Ces circuits courts sont un défi économique, mais il est exclu de faire autrement à nos yeux. Nous avons opté pour du papier recyclé à 100 %, autre choix coûteux. Résultat: nous sommes la variable d’ajustement, en tant qu’éditeurices. Toute notre vie a été réorganisée en conséquence.

La promotion, enfin. Il faut imaginer les possibilités pour chaque livre, chaque personne, anticiper autant que possible. Les livres ont ainsi une vie plus longue. Nous travaillons à un catalogue de fonds, pas de nouveautés. Nous publions peu pour publier bien. Dans un monde où tout va vite, c’est un sacré choix d’affirmer: il faudra patienter pour découvrir notre prochain titre!

Avez-vous un livre fétiche ou une autrice ou auteur qui vous a particulièrement marqué?

Pour Noémi: «Les Argonautes», de Maggie Nelson. Pour Guy: «La femme changée en renard», de David Garnett. Parmi beaucoup de possibilités…

Quelles sont les prochaines actualités de Paulette Éditrice?

Nous venons de publier deux Grattaculs: «La Nuit défaite», de Tadzio Alicante, un recueil de poésie pédée joyeuse, et «Autrement que les autres», d’Ida Erne (traduit par Nathalie Garbely), un roman lesbien suisse, miraculeusement sauvé de l’oubli! Cet automne sortira «Dolores», d’Alain Rivière, sur une femme emprisonnée à Venise pour avoir poussé un policier à l’eau. Un texte sur l’arbitraire du pouvoir dont on se réjouit beaucoup.

Autre actualité: Noémi Schaub participera à une table ronde le vendredi 3 mai, organisée par la Plateforme en études genre de l’UNIL et la Ville de Lausanne, autour de trois ouvrages récemment parus et qui questionnent, par l’écriture, l’héritage des luttes et la place des corps queer dans nos sociétés.

Propos recueillis par Fanny Meyer, déléguée à la politique du livre

La carte d'identité

  • Nom de la maison d’édition: Paulette Éditrice;
  • Année de fondation: 2016 (de 2009 à 2015, les éditions Paulette existaient déjà);
  • Nombre de collaboratrices et collaborateurs: 2 personnes, non rémunérées;
  • Nombre d’ouvrages publiés par année: 4 à 6;
  • 3 best-sellers: «Un été à M.» de Robin Corminboeuf (Prix du roman gay 2023); « Goudous, où êtes-vous?», ouvrage collectif lesbien ; «Milch Lait Latte Mleko» d’Ed Wige (Prix suisse de littérature 2024).
© Droits réservés

Le coup de cœur

La collection Grattaculs, avec «Goudous, où êtes-vous?», premier recueil de textes lesbiens en Suisse romande.

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