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Marie-Noëlle Domon-Aubort

Marie-Noëlle Domon-Aubort est une maman active. Mère de quatre enfants qui ont aujourd’hui entre 13 et 21 ans, elle est également cadre dans la fonction publique à 70%. Malgré un emploi du temps très chargé, la Lausannoise intègre l’activité physique à son quotidien: elle se rend au travail à pied, pratique le yoga une fois par semaine et fréquente une maison de quartier pour une heure de cardio et de renforcement musculaire par semaine avec un groupe de voisines. 

© Ville de Lausanne / Loris Raselli

Qu'est-ce que le sport vous apporte?

Le sport et l’activité physique m’apportent du bien-être. Il me permet de souffler. C’est un moment que je prends pour moi, loin des sollicitations du quotidien.

En avez-vous toujours fait?

Je n’ai pas toujours fait du sport. Comme enfant et ado, je n’étais pas sportive. Le sport à l’école, c’était le cauchemar, toujours parmi les dernières à être choisie pour les équipes. Frêle et maladroite j’étais incapable de monter aux perches ou de lancer le ballon assez loin.

Je me suis mise au sport à la fin de l’adolescence avec l’aïkido que j’ai pratiqué quelques années. Cela m’a permis de me reconnecter avec mon corps, sans pression de résultat, dans un contexte où il n’y a pas de compétition.

Lorsque mes enfants étaient petits, j’ai commencé la course à pied, qui me permettait de ne pas avoir de contrainte horaire. Lorsque j’ai dû arrêter la course à pied, je l’ai remplacée par la marche nordique.

En parallèle, je me suis mise au yoga pour poursuivre le travail de reconnexion avec mon corps et pour le bien-être général que cela apporte.

Enfin, je me déplace le plus possible à pied, pour bouger au quotidien.

Comment arrivez-vous à concilier sport, vie de famille et travail?

J’intègre l’activité physique à mon quotidien. Je remplace le plus possible les trajets en bus par des déplacements à pied. Ça prend en général 10 à 15 minutes de plus, ce qui est tout à fait gérable. Pour les activités hebdomadaires, j’ai dû d’abord m’autoriser à prendre du temps pour moi et ne plus culpabiliser de laisser la famille se débrouiller. Le fait de rejoindre un groupe de voisines ou de copines m’aide à me motiver à y aller même quand j’ai l’impression de ne plus avoir la moindre énergie.

Pourquoi chaque fille et femme devraient pratiquer une activité physique?

Pratiquer une activité physique fait du bien de manière globale. C’est bon pour la santé physique et psychique. On se sent plus «solide» et sûre de soi. Le fait d’être active physiquement aide aussi à trouver l’énergie au quotidien.

Quels sont les conseils que vous donneriez à une fille ou à une femme pour l'encourager à commencer, reprendre ou poursuivre une activité physique régulière?

Le premier conseil est d’oser, ne pas avoir peur du regard des autres, de se faire mal ou de ne pas y arriver. Tout ce qu’on risque c’est de se faire du bien!

Il faut se fixer des objectifs modestes, ne pas se comparer aux autres. Pas besoin d’être une championne, il faut se fixer des objectifs à  sa portée. Par exemple, lorsque je me suis mise à la course à pied, mon premier objectif a été de courir quatre kilomètres aux 20KM de Lausanne avec mes enfants.

Il est important que le sport ou l’activité physique ne soit pas ressenti comme une charge supplémentaire. Dans l’idéal, il faudrait qu’ils puissent être intégrés à la routine quotidienne et/ou être associés à une dimension sociale (avoir une rendez-vous régulier avec une copine pour aller courir, rejoindre un groupe pour une activité sportive, conduire les enfants à l’école ou aller faire ses courses à pied, aller au travail à vélo, etc.)

Quel est votre souhait pour l'avenir, en matière d’égalité dans le sport?

Mon premier souhait pour l’avenir est que les femmes dès leur plus jeune âge aient la possibilité de pratiquer tous les sports qu’elles souhaitent. Même si en théorie,  la plupart des sports sont ouverts tant aux filles qu’aux garçons, il n’est pas facile pour une petite fille de «tenir le coup» dans un sport où il y a une majorité de garçons. Il faut qu’elle soit passionnée et très douée. Pourquoi, ne peut-elle pas juste être moyenne et se sentir à sa place quand même? Et pourquoi pas permettre aux filles lorsque cela peut les aider, de se retrouver entre elles pour un entrainement de foot par exemple, pour prendre confiance loin du regard jugeant de certains?

Mon deuxième souhait est que les femmes occupent l’espace public pour leur pratique sportive en toute légitimité et sans obstacle. Je trouve frappant que les lieux dédiés au sport dans l’espace public, comme des installations de street workout, les skate-parks ou les terrains multisports soient majoritairement utilisés par des hommes. Il faut que ces espaces soient partagés, que les femmes osent les utiliser, qu’elles prennent la place qui est la leur. Il faut aussi que les femmes puissent courir dans la rue sans subir des remarques ou des commentaires.

Pourquoi vous êtes-vous impliquée dans la campagne «Laissons les stéréotypes au vestiaire» de la Ville de Lausanne?

En tant que non sportive qui s’est mise au sport sur le tard, j’ai pu expérimenter les bienfaits de l’activité physique et les obstacles auxquelles on peut être confrontée en tant que maman active. En tant que maman de deux filles et deux garçons, j’ai pu observer la manière dont les garçons peuvent être «naturellement» à leur place dans un skate-park ou sur un terrain de foot, alors qu’une fille ne voudra pas y aller ou n’ira que quelques semaines «parce qu’il y a que des garçons et de toute façon je suis nulle».

Je me suis impliquée dans cette campagne pour partager mon expérience de «mère active» et essayer de faire évoluer les choses pour que toutes les filles et toutes les femmes puissent se sentir à leur place dans tous les sports et libres de les pratiquer quand et où elles le souhaitent.