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Anastasia Herrmann

Anastasia Herrmann joue au hockey sur glace depuis l’âge de 3 ans et demi. Actuellement en dernière année d’école obligatoire, elle allie cursus scolaire et entraînements quasi quotidiens avec brio. Habituée à être la seule fille de l’équipe, elle encourage à ne pas abandonner malgré la peur que cela peut engendrer, et rappelle que chaque fille a le droit de pratiquer le sport qu’elle souhaite.

© Ville de Lausanne / Loris Raselli

Qu'est-ce que le sport vous apporte?

Le sport me permet de me ressourcer, de me changer les idées, de voir des ami·e·s et surtout de me dépenser. Il est essentiel à mon équilibre.

Pourquoi avoir choisi le hockey sur glace?

J’ai commencé le hockey à l’âge de trois ans et demi. Mon papa étant coach, je l’accompagnais régulièrement à la patinoire pour regarder les entraînements. C’est ce qui m’a donné envie de m’y mettre.

Quand j’étais plus petite, j'ai fait également du tennis et des agrès en parallèle du hockey. Mais j’ai dû vite m’y résoudre: je n’avais pas le temps de tout faire. J’ai donc dû faire un choix, et il s’est porté pour le hockey. Je n’ai pas regretté une seule seconde depuis! Il s’agit véritablement du sport qui me correspond le mieux.

De quelle(s) équipe(s) faites-vous partie?

Jusqu’en 2018, j’avais toujours joué au sein d’équipes masculines. J’ai alors rejoint l’équipe féminine HC Prilly Black Panthers, en parallèle de mon équipe – masculine – de Morges. Cela m’a beaucoup plu d’évoluer également dans une équipe composée à 100% de filles! La saison suivante, j’ai rejoint le LHC féminin, mon équipe actuelle en plus de celle masculine U17 de Morges.

Quels sont vos objectifs sur le plan sportif?

Aller le plus loin possible! Je suis toutefois parfaitement consciente qu’en tant que femme, c’est quasiment impossible de devenir professionnelle dans mon sport.

Serait-il plus facile de pratiquer un sport qui n'est pas injustement catalogué «sport masculin»?

Oui, très certainement. Par exemple, pour éviter d’avoir à entendre des commentaires sexistes, notamment sur nos compétences: «t’es une fille, de toute façon tu ne marqueras pas» ou «t’es une fille, en duel tu n’as aucune chance», et autres remarques désagréables…et fausses! Les filles aussi savent marquer et peuvent être tout aussi fortes que les garçons si elles sont bien intégrées dans l’équipe.

Que diriez-vous à une fille qui hésite à débuter un sport «dit» masculin, notamment le hockey?

Je lui dirais: «lance-toi. N’aie pas peur. Cela peut être impressionnant au début d’arriver à l’entraînement et d’être la seule fille. Mais tu ne vas pas le regretter et tu vas adorer. Sur la glace, qui plus est avec un casque, on finit par oublier que tu es une fille. Mis à part les cheveux qui peuvent dépasser, tu seras exactement comme un garçon sous ton équipement. Et n’oublie jamais, chaque fille a le droit de pratiquer le sport qu’elle souhaite.»

Quelles sont les principales discriminations de genre que vous avez vécues dans votre pratique sportive?

J’ai eu de la chance, j’ai souvent été bien intégrée (grâce aux coaches en partie) dans les équipes où j’étais la seule fille, ou où nous n’étions que deux. J’ai entendu plusieurs commentaires sexistes, mais ils ne m’étaient pas adressés directement.

Quel est votre souhait pour l'avenir, en matière d’égalité dans le sport?

J’espère que les femmes pourront pratiquer le sport qu’elles veulent sans entendre la moindre critique ou sans les regards un peu déplacés de certaines personnes. J’espère également que les sports «dits» masculins vont réussir à se «dégenrer». Des cursus sports-études pour les filles ou alors des équipes juniors féminines dans ces sports pourraient y contribuer!

Pourquoi vous êtes-vous impliquée dans la campagne «Laissons les stéréotypes au vestiaire» de la Ville de Lausanne?

Cette campagne est extrêmement importante, car le sujet l’est. Et il est sensible.

Les filles et les femmes doivent être bien conscientes qu’elles ont le droit de pratiquer le sport qui leur plaît, loin des clichés, des préjugés, des stéréotypes de genre.