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Vanessa Udriot

Formée en architecture puis en arts visuels, Vanessa Udriot a plongé dans l’univers du skateboard à l’âge de 13 ans pour ne plus jamais en ressortir. Elle s’investit désormais également en tant que présidente du Lausanne Skateboard Club, une association qui promeut la pratique et la culture de ce sport à Lausanne. Et si une évolution positive en matière d’égalité de genre est à constater, les différences de traitement et remarques sexistes sont toujours monnaie courante.

© Ville de Lausanne / Loris Raselli

Pourquoi avoir choisi le skateboard?

J'ai découvert le skateboard un peu par hasard et ça m'a très vite plu. C'est un sport exigeant, qui demande beaucoup de persévérance, mais juste rouler procure déjà de bonnes sensations et beaucoup de plaisir! J'aime également la liberté liée à sa pratique, on peut skater où et quand on le souhaite. Rien qu'un peu d'espace et un bon sol peuvent déjà permettre une bonne session!

C'est également un sport qui peut se pratiquer seul·e ou à plusieurs selon ses humeurs et envies. Le skateboard m'a amenée à beaucoup voyager en Suisse comme à l'étranger et ainsi permis de rencontrer de nombreuses personnes aux parcours et milieux très variés. Mon rapport à ce sport ne se limite pas seulement à sa pratique, j'ai eu l'occasion de co-organiser divers évènements et contests, de collaborer avec des marques pour créer des visuels de boards par exemple et récemment de cofonder l'association Lausanne Skateboard Club, dont je suis actuellement la présidente. 

Qu’est-ce que le Lausanne Skateboard Club?

Il s’agit d’une association créée dans le but de promouvoir la pratique et la culture du skateboard à Lausanne et dans sa région en devenant notamment un partenaire de la Ville de Lausanne pour (ré)aménager et (re)penser des espaces dédiés à sa pratique dans l'espace public. L'intégration du skateboard en ville, concept appelé "skate-urbanisme", participe à concevoir l'espace public de manière mutualisée, multifonctionnelle et contribue au dynamisme de la vie urbaine.

Quelles sont les principales discriminations de genre que vous avez vécues dans votre pratique sportive?

En tant que fille ou femme, il est parfois difficile de passer outre les regards désapprobateurs voire moqueurs et autres remarques sexistes de la part de la population en général et plus rarement de la part des skateurs.

Depuis une dizaine d'années, j'ai toutefois pu constater une évolution positive dans le milieu du skate qui accueille beaucoup plus volontiers et plus naturellement les filles et les femmes.

Cependant, les inégalités dans le traitement pour ce qui relève du sponsoring ou dans les prize money des contests demeurent fortement problématiques en Suisse comme sur le plan international.

Les stéréotypes de genre sont aujourd'hui encore très présents dans l'imaginaire social et laissent penser de nombreuses filles et femmes qu'elles seraient incapables de skater... ce n'est pas forcément plus dangereux que d'autres sports, la clé est dans la persévérance, l'entraînement et le plaisir! 

Que diriez-vous à une fille qui hésite à débuter un sport «dit» masculin, notamment le skateboard?

Il faut oser se lancer et ne rien lâcher! Comme pour beaucoup de défis auxquels les filles et les femmes sont confrontées à cause de leur genre, il est important de se concentrer sur ce que l'on veut vraiment pour soi et s'y tenir. C’est ainsi que l’on peut devenir actrice du changement que l'on souhaite voir! 

Comment voyez-vous le développement du skateboard, notamment dans une optique de genre?

Sur le plan international, le skateboard féminin est en pleine mutation et son niveau augmente de manière exponentielle. Je pense sincèrement que l'entrée du skateboard comme discipline olympique aux JO de Tokyo permettra de faire découvrir ce sport autrement et de faire évoluer les mentalités ainsi que les stéréotypes de genre qui lui sont liés. 

Pourquoi vous êtes-vous impliquée dans la campagne «Laissons les stéréotypes au vestiaire» de la Ville de Lausanne?

Je souhaite vivement que les inégalités disparaissent et que toutes formes de discriminations, allant de la simple remarque à l'exclusion, cessent. Le sport est un moyen d'expression, de développement personnel et de socialisation nécessaire à tout un chacun. Il est vraiment urgent que chacun et chacune osent et puissent choisir librement le sport et la manière dont ils et elles souhaitent le pratiquer. Ce sont des valeurs pour lesquelles je me bats depuis des années et qui sont au cœur de cette campagne menée par la Ville de Lausanne; c'est pourquoi j'ai tout de suite accepté de m'y investir et d'apporter ainsi ma pierre à l'édifice!