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Beatriz Pérez

Beatriz Pérez est architecte et éducatrice de la petite enfance. A côté de ses deux métiers, elle vibre pour le football, sport qu’elle a pratiqué dans la rue avant de rejoindre une équipe à l’âge de 16 ans. Joueuse puis entraîneur, elle est aujourd’hui dirigeante, membre du comité du FC Concordia Lausanne et responsable des équipes féminines.

© Ville de Lausanne / Loris Raselli

Qu'est-ce que le sport vous apporte?

Depuis toute petite, j’ai toujours fait du sport: natation, karaté, football… C’est pour moi le meilleur moyen de m’évader, de me ressourcer. C’est aussi la base d’une vie sociale et de partage avec d’autres passionné·e·s.

Qu’est-ce qui a permis d’initier la création d’un secteur féminin au sein du FC Concordia? Et facilité son développement?

Avant toute chose, un comité ouvert au football féminin. Ils ont accueilli à bras ouverts notre arrivée. Puis, en 2012, mon entrée au sein du comité a certainement contribué au développement des équipes féminines, du football féminin lausannois. Une prise de conscience s’est installée petit à petit, jusqu’à ce qu’on arrive aujourd’hui à une égalité entre femmes et hommes au sein du club.

Comment avez-vous été impliquée dans ces développements?

D’abord en tant que joueuse, jusqu’à ce que je me déchire à trois reprises les ligaments croisés, ce qui m’a poussée à arrêter. Ensuite, en tant qu’entraîneur de certaines équipes juniors et de la première équipe féminine. Finalement, en tant que dirigeante de club et responsable des équipes féminines. Dans ce dernier rôle et toujours soutenue par un staff incroyable, nous pensons le football féminin de demain et mettons en place des stratégies qui puissent nous y emmener.

De quoi êtes-vous fière quand vous voyez l’état actuel du secteur féminin lausannois comparé au début des années 2000?

TOUT! Le développement du football féminin à Concordia est né de rien. Lorsque la première équipe est inscrite en 2003, Philippe Jeanneret, mon prédécesseur, dispose seulement d’une douzaine de joueuses! Nous parvenons ensuite à inscrire une deuxième équipe d’actives mais arrivons au constat suivant: le football féminin est très variable, impliquant que d’une saison à l’autre le contingent peut passer du simple au double mais aussi diminuer de moitié. Pour pallier à ces problèmes, nous décidons de mettre en place la première équipe de juniors. C’est ainsi que la roue commence à tourner. Aujourd’hui, nous disposons de trois équipes actives et trois équipes juniors féminines, en plus de joueuses inscrites dans des équipes juniors masculines. 

Le changement dans les mœurs est finalement le point déterminant pour comprendre ce qui a permis au football féminin d’éclore.

Quels conseils donneriez-vous à un club qui souhaite ouvrir un secteur féminin?

La première question que je poserais c’est: pourquoi? Pourquoi vouloir mettre en place du football féminin? Cette question est déterminante, car pour ne pas tomber dans un phénomène de mode dans lequel on propose simplement une équipe féminine parce que c’est joli sur le papier, on doit comprendre quelle est la motivation première.

S’il existe une réelle volonté de créer une structure féminine pour contribuer au développement du football féminin et répondre ainsi à une véritable demande, il est indispensable d’avoir au sein du club une personne de référence, répondant au football féminin. Cette personne doit être motivée, intéressée et dévouée au football féminin. Finalement, mettre en place une philosophie de club est l’élément incontournable pour garantir la pérennité du football féminin dans un club.

Quel est votre souhait pour l'avenir, en matière d’égalité dans le sport?

Les hommes et les femmes doivent être sur le même pied d’égalité. Si nous pratiquons les mêmes sports, nous devons simplement accepter les différences d’un point de vue physique. Cela n’influence par contre pas les éléments techniques ou tactiques. A titre d’exemple, une prise de balle se fait de la même manière chez un homme que chez une femme.

Pourquoi vous êtes-vous impliquée dans la campagne «Laissons les stéréotypes au vestiaire» de la Ville de Lausanne?

Parce que je suis persuadée que si nous voulons arriver à l’égalité entre les femmes et les hommes, cela passe par des discours convaincus qui sont dits hauts et forts. Rien de mieux qu’être soutenu·e·s par une volonté politique pour défendre ce message!