La médiation dans les Bibliothèques
La médiatrice culturelle Marylène Chevallay est une passeuse d’idées et de savoirs. Tour d’horizon avec cette créatrice de liens qui œuvre pour rendre les Bibliothèques de la Ville de Lausanne encore plus vivantes et accessibles!


Ouvrir une fenêtre sur le monde
«La médiation culturelle est comme une fenêtre sur le monde. Elle existe pour donner à chaque personne des outils permettant d’appréhender la société et ses évolutions, comme par exemple l’intelligence artificielle», résume Marylène Chevallay. La médiatrice culturelle tient à sa position de neutralité: «Mon but n’est pas de transmettre mes propres envies et ma vision des choses». Son travail au sein des Bibliothèques de la Ville consiste à créer des liens entre les collections, les prestations et les services tout en facilitant l’accès, la compréhension et la participation de toutes et tous. Car elle en est sûre, c’est la médiation qui rend un lieu vivant! Un peu comme les tomates de saison en pleine terre, avec un goût de reviens-y: «La médiation culturelle n’existe pas hors-sol, elle est ancrée dans un lieu et dans un territoire», illustre Marylène Chevallay. Et ce territoire a son microcosme propre, composé de différents publics, réseaux et partenaires qui ne demandent qu’à interagir.
Élaborer une culture partagée
Marylène Chevallay coélabore sa médiation culturelle: «Nous faisons partie d’une constellation d’institutions et notre but n’est pas de faire ce que d’autres font déjà très bien, mais de trouver des collaborations». Elle est en lien avec son réseau professionnel et divers partenaires, qu’ils soient institutionnels, socio-éducatifs et culturels. La bibliothèque est un lieu gratuit et culturel, avec des espaces centraux et des publics variés: cette configuration permet de créer des synergies, de trouver une médiation commune et de donner une plus-value aux projets, tout en valorisant les collections en lien avec certaines thématiques. C’est le cas avec l’offre «Empruntez un musée, un spectacle, un festival, un ciné». Ces coffrets contiennent des contremarques pour deux entrées gratuites valables pour les évènements proposés par plusieurs institutions culturelles. Cette offre tient particulièrement à cœur à la médiatrice: «Nous faisons office de passerelle entre nos collections et nos partenaires auprès de personnes qui ne seraient peut-être jamais allées à l’opéra, à un concert de musique classique, dans un festival de bande dessinée, au théâtre, à la cinémathèque ou au musée. Certaines reviennent ensuite vers nous avec des étoiles plein les yeux, heureuses d’avoir découvert de nouveaux univers».
Écouter et s’adapter
L’élaboration d’une culture partagée se poursuit au sein même des bibliothèques. Les collègues présentes et présents à l’accueil ou lors d’animations sont aux premières loges pour recevoir les divers commentaires et réactions des personnes usagères. Ces retours permettent des améliorations et des ajustements constants pour finalement proposer une médiation de qualité, en lien avec les préoccupations des publics. Car on ne vient plus en bibliothèque pour les mêmes raisons qu’il y a 10 ou 20 ans! «Quand vous vous rendez en bibliothèque aujourd’hui, vous en repartez après y avoir passé un moment agréable, avec des solutions et des ressources» précise la médiatrice culturelle. Et cela concerne de multiples aspects de la vie quotidienne: une recherche d’emploi, l’éducation des enfants, une procédure de naturalisation, l’apprentissage du français, le développement de compétences numériques, l’utilisation de postes informatiques et du Wi-Fi, l’envie de pratiquer et d’apprendre par soi-même. Marylène Chevallay collabore également avec les sites de quartier qui ont une fine connaissance de leur environnement et proposent des animations sur mesure à leurs publics respectifs. «Dans un club de lecture, ce sont souvent les mêmes personnes qui se retrouvent régulièrement et tissent des liens. Nous avons déjà un mariage à notre actif» souligne-t-elle. Son but est aussi de faire circuler les publics dans l’ensemble du réseau des bibliothèques.
Participer à l’économie circulaire
Les bibliothèques de lecture publique font également partie intégrante de l’économie circulaire et ce n’est pas anodin. Cette participation à un cercle vertueux s’explique par leurs missions et leur fonctionnement: un livre n’est pas acheté pour être possédé et lu par une seule personne. «Les Bibliothèques de la Ville acquièrent des documents avec l’argent public, pour le plus large public possible. Cette mutualisation est le principe du bien commun», résume Marylène Chevallay. Le but est donc que les documents circulent, qu’ils soient empruntés et lus par le plus grand nombre de lectrices et lecteurs. Certains ont même une seconde vie dans les boîtes à livres disséminées dans les parcs et les piscines lausannoises. De plus, chaque personne peut faire réparer ses appareils électroniques et électroménagers lors d’un Repair Café. Et il est également possible d’emprunter des liseuses et des tablettes dans les bibliothèques.
Créer un programme cohérent
«Si un sujet arrive à nos oreilles et retient notre attention, c’est qu’il est dans l’air du temps» indique Marylène Chevallay. Pour élaborer sa médiation, elle choisit de s’appuyer sur une thématique annuelle servant de fil rouge sans exclure tout le reste. Cette dernière doit être assumée et réfléchie pour également permettre des modifications structurelles durables à l’interne des bibliothèques, en adéquation avec leurs valeurs et leurs missions. Ceci dans le but d’améliorer les prestations et les services, mais aussi pour en faire bénéficier les bibliothécaires; ainsi tout le monde y gagne! C’est d’ailleurs en parallèle à la thématique sur l’inclusion que les Bibliothèques de la Ville ont œuvré pour rejoindre le réseau «culture inclusive» de Pro Infirmis en 2022. La médiatrice poursuit avec l’image d’une route à deux voies: «La thématique annuelle est la voie de gauche, qui débouche sur une touche festive et événementielle, pour nous faire connaître et partager notre offre culturelle avec le plus grand nombre. Puis il y a la voie de droite, qui permet d’avancer lentement mais sûrement, avec un travail en profondeur et sur la durée de nos pratiques, nos services et collections». Alors si lors de votre prochain voyage vous croisez l’entrée de l’une de nos bibliothèques, n’hésitez pas à pousser la porte et à nous rendre visite pour profiter de notre programme culturel, de nos collections et autres prestations! Enrichissez-vous, c’est gratuit!
Line Lanthemann
Les Bibliothèques de la Ville de Lausanne
Service des bibliothèques et archives
Place Chauderon 11
1003 Lausanne