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Les collections des Bibliothèques

Les Bibliothèques proposent plus de 222’000 documents, un chiffre qui donne le tournis. Comment font les bibliothécaires pour choisir ces ouvrages? Isabelle Chenevard, responsable des collections, lève le voile sur une science tout sauf occulte.

© Alexandre Almirall - Ville de Lausanne
Isabelle Chenevard, adjointe responsable des collections

Une bibliothèque de lecture publique

Ancrées dans la lecture publique, les collections des Bibliothèques de la Ville de Lausanne sont gérées par une politique documentaire définissant des critères de sélection et de valorisation des documents afin de les faire évoluer au fil du temps: «Nous n’avons pas, contrairement à la bibliothèque des Archives de la Ville, une mission patrimoniale de conservation. Notre but est de répondre aux besoins et envies de nos abonnées et abonnés», précise l’adjointe responsable des collections, Isabelle Chenevard. Afin de faire fonctionner le réseau lausannois du livre, la majorité des documents sont achetés auprès des librairies locales. Au total, ce sont 24 responsables documentaires (19 pour les adultes, 5 pour la jeunesse) qui se chargent d’acquérir les nouveaux ouvrages pour l’ensemble du réseau tout au long de l’année. Leurs 2 outils de travail principaux? Electre - une base de données des livres édités en français - et la fiche domaine, vade-mecum technique pour le pilotage et l’évaluation des acquisitions.

Des collections actuelles

Les collections des Bibliothèques de la Ville de Lausanne sont à la croisée des usages des lectrices et lecteurs, de l’information encyclopédique et de loisirs, et des enjeux de la production documentaire et littéraire. Une collection n’est jamais figée mais actualisée pour la maintenir attractive, en tenant compte de l’évolution du savoir et de la culture. Selon les périodes, certaines prennent plus d’ampleur que d’autres, comme actuellement les guides de voyage ou les ouvrages de développement personnel. «Dans les années 1990, les ordinateurs ont fait leur apparition dans la vie quotidienne et professionnelles des gens. À cette époque, la collection dédiées aux manuels informatiques contenait un nombre 2 à 3 fois plus élevé de documents que maintenant», se souvient Isabelle Chenevard. Cependant, le domaine dont le succès ne se dément pas et qui fait fi des effets de mode est la fiction: romans, offre jeunesse, DVD et bandes dessinées. La Bibliothèque municipale de Lausanne est d’ailleurs l’une des premières institutions européennes de lecture publique à organiser un service de prêt de bandes dessinées dès les années 1970!

Des livres, mais pas seulement

«Au début des années 2000, dans les Bibliothèques de la Ville, tout document était presque obligatoirement un livre papier. Puis les collections se sont adaptées à de nouveaux supports» souligne la responsable. Même si les livres imprimés représentent encore 86,7% des collections, d’autres produits culturels ont trouvé le chemin des bibliothèques lausannoises, comme les DVD et les jeux vidéo. Quant aux collections numériques, elles donnent accès à la presse internationale, à de nombreux cours et à des livres électroniques et audio. Les abonnées et abonnés peuvent y accéder gratuitement en ligne via le portail des bibliothèques. «Nous actualisons nos collections en permanence et en créons de nouvelles, qu’elles soient physiques ou numériques, pour répondre aux besoins de la population lausannoise. Et aussi pour attirer un public plus large pouvant bénéficier de nos nombreuses prestations et services» poursuit l’adjointe.

Place aux nouveautés 

Nous l’avons déjà mentionné, la vocation d’une bibliothèque de lecture publique n’est pas de conserver, mais d’actualiser ses collections. Il y a donc aussi une fin de vie pour certains ouvrages. Parce que plus personne ne les emprunte, parce qu’ils sont trop désuets ou carrément trop abîmés, de nombreux livres disparaissent des rayonnages pour faire place aux nouveautés. On appelle cela le désherbage et c’est un processus continu basé sur des critères définis. Cette facette méconnue du travail de bibliothécaire n’est pas toujours aisée à communiquer au public, qui demande régulièrement où finissent les documents retirés des collections. Isabelle Chenevard rassure: «Il est vrai qu’une partie des livres finissent au pilon, surtout ceux qui sont en très mauvais état. Mais nous faisons le maximum pour donner une seconde vie aux documents en organisant des petites braderies ou en collaborant avec des associations. Des boîtes à livres dans les parcs et les piscines ont également été installées et sont fort appréciées des Lausannoises et Lausannois». Ces livres et magazines peuvent même disparaître avec leurs lectrices et lecteurs et mener leur vie propre, ils sont là pour ça!

Valoriser les collections

Une facette essentielle du métier de bibliothécaire est la valorisation des collections. À leur mise en rayons, certains documents sont valorisés grâce au facing (livre posé de face sur un petit présentoir). Des petites expositions thématiques sont également organisées en lien avec l’actualité. Ces dernières peuvent donner envie aux lectrices et lecteurs de sortir des sentiers battus, pour finalement élargir leurs horizons de lecture. «D’autres personnes viennent à la bibliothèque pour chiner. Elles déambulent entre les étagères et se laissent porter par nos mises en avant et nous sollicitent pour des conseils personnalisés. C’est là que notre travail de mise en valeur prend tout son sens», abonde l’adjointe. D’autres mises en avant sont proposées, que ce soit in situ ou en ligne: les coups de cœur des bibliothécaires, les focus fiction ou le podcast audio «Les Chroniques de l’Orang-Outan».

Un aspect déterminant à la valorisation des collections est le besoin d’espace. Des livres sur des étagères moins remplies font envie et sont plus facilement empruntés, ce qui aide à maintenir les collections vivantes. Dans les sites de quartier, il a été décidé de supprimer ou de réduire le volume de certaines collections. «Notre fonctionnement en réseau, avec la possibilité de transiter et réserver les documents, nous a permis cette aération. Quant à la réserve, elle joue son rôle. Elle donne par exemple la possibilité d’une mise en rayon du premier et dernier tome d’une série. Et de stocker le reste loin des yeux, mais pas des emprunts», précise Isabelle Chenevard. Cette approche rejoint également le souhait de laisser plus de place aux usagères et usagers, ainsi qu’à la programmation culturelle.

Un lieu de vie au quotidien

La société évolue, et avec elle les usages des bibliothèques, qui deviennent des lieux de vie rassembleurs dans les différents quartiers lausannois. «C’est un fait connu: les gens lisent moins, que ce soit en temps ou en quantité. Cependant, le nombre de nos abonnées et abonnés continue d’augmenter. Le public vient de plus en plus en bibliothèque pour prendre du temps pour soi, se rencontrer, donner des cours d’appui, étudier ou même se réchauffer», détaille la responsable des collections. Les Bibliothèques de la Ville adaptent leurs prestations et services gratuits avec une mise à disposition sur place de jeux de société, de postes Internet publics, de tablettes et autres lecteurs multimédia. Et développent des collections de livres faciles à lire, en langues étrangères, des coffrets «Empruntez un musée, un spectacle, un concert, un festival ou un ciné!» et le prêt de liseuses. Sans oublier une programmation culturelle riche et variée, pour tous les âges et tous les publics. Bref, tout est fait pour vous y accueillir au mieux. Alors n’hésitez pas à venir telle et tel que vous êtes dans une des 6 bibliothèques de notre réseau, vous y serez toujours les bienvenues et bienvenus!

Line Lanthemann

Les collections des Bibliothèques de la Ville de Lausanne en chiffres

  • 222’618 documents.
  • 10’254 livres électroniques et livres audio.
  • 8’293 titres de revues électroniques.
  • Le nombre de prêts et de prolongations moyen des abonnées est abonnés actifs pour 2024 est de 39.87 prêts. Les prolongations représentent 30 % de ce chiffre.
  • 7 personnes ont empruntés plus de 500 documents en 2024. Il s’agit de 3 enfants et 4 adultes.