La Genevoise
Alignement et décalage

Trois bâtiments forment un seul immeuble en dents de scie
En bref
Adresse: Jomini 10-12-14 (avenue Antoine-Henri-), Davel 18-20 (avenue) et Egralets 1-3 (chemin des)
Affectation: Bâtiments d’habitation
Style: Moderne
Architecte: Robert Zwahlen, Lausanne
Réalisation: 1955
Recensement architectural: objet pas recensé ou évalué
Ce qu’il faut savoir
Un immeuble de trois bâtiments accolés les uns aux autres longe l’avenue Antoine-Henri-Jomini et deux immeubles de deux bâtiments chacun sont perpendiculaires au chemin des Egralets. Ils font tous partie de la même opération immobilière orchestrée par l’architecte. L’immeuble le plus intéressant est celui le long de l’avenue. Les autres en sont des variations moins sophistiquées.
L’immeuble le long de l’avenue, est perpendiculaire à la pente. Ce n’est pas inhabituel à Lausanne, mais ce n’est jamais un exercice facile. Il a été ici résolu avec élégance en travaillant avec des alignements et des décalages où se croisent décrochements et rythmiques de façade, par ailleurs rénovée en 2002.
Les deux décrochements verticaux, avec des toitures qui se chevauchent partiellement, et celui horizontal, dans la partie basse de l’avenue, ne sont pas entre les bâtiments, mais au milieu de ceux-ci. La rythmique de la façade sur l’avenue est formée par des fenêtres et loggias. Elle est continue sur l’ensemble de l’immeuble sans exprimer de rupture entre les bâtiments. Ces deux distributions harmonisent les trois bâtiments en un seul immeuble continu.
De bas en haut, l’immeuble est composé d’un socle, qui accuse la pente par des décrochements et d’un corps principal terminé par une corniche prononcée. Dans le socle sont creusées les entrées marquées par un parvis en retrait et une vitrine d’angle en briques de verre. Les entrées conduisent aux escaliers situés du côté de la façade sur jardin. L’entrée du numéro 10 est marquée en plus par une colonne d’angle en raison du retrait horizontal du bâtiment.
Sur le corps principal, les loggias, légèrement débordantes, sont groupées par trois, sauf aux extrémités de l’immeuble. Les fenêtres sont également regroupées par trois dans un encadrement et séparées par des trumeaux. L’ensemble des ouvertures n’est pas pleinement symétrique, il y a un décalage du côté haut de l’avenue et des balcons d’angle du côté bas.
En haut de cet immeuble consacré au logement, les corniches sont celles de toitures plates qui accueillent des terrasses des plus hauts appartements.
La façade côté jardin reprend les décalages en toiture et la rythmique de façade donnée par les fenêtres et loggias avec, en plus, les longs vitrages des escaliers.
Avant ces immeubles, deux maisons avaient été érigées successivement sur ce terrain. La maison de Belleroche, au nord-est de celle de Beaulieu, était au début du XIXe siècle entourée de jardins, plantages, arbres fruitiers, basse-cour, écuries. Dans les années 1830, avec sept chambres de maîtres, elle était à louer au mois ou à l’année. Elle a disparu au début du XXe siècle face à l’extension de la ville et fut remplacée en 1905 par la villa Rozel qui elle-même céda sa place aux immeubles aujourd’hui présents.