Dôle 17-19
Faux jumeaux

L’alternance de pans pleins et de pans vitrés renforce la verticalité de bâtiments relativement bas
En bref
Adresse: Dôle 17, 19 (avenue de la)
Affectation: Bâtiments administratifs, médico-sociaux et d’habitation
Style: Trente Glorieuses
Architectes: Suter & Suter SA, Lausanne
Réalisation: 1979
Recensement architectural: objet pas recensé ou évalué
Ce qu’il faut savoir
Il s’agit deux prismes aux angles chanfreinés. Ils se ressemblent beaucoup avec leur livrée de béton nervuré. Ils sont presque jumeaux, mais l’un a une forme plus carrée que l’autre.
Du fait qu’ils ne sont accolés à aucun autre immeuble, donc que leurs quatre façades sont libres, que leur forme est assez compacte, qu’ils contiennent plusieurs appartements par étage et qu’ils sont de faible hauteur, ils sont ce qu’on appelle des «plots». Construits dès le début du XXe siècle, ces plots lausannois ont participé à l’aspect et à la particularité urbaine de Lausanne: grâce à ce type de bâtiments, les logements reçoivent plus d’air et de lumière et la ville est percée de nombreuses échappées visuelles.
Ces deux bâtiments ont cinq niveaux, dont un étage en attique, légèrement en retrait des façades. Leur structure porteuse est en béton. Celle verticale est disposée en périphérie ainsi qu’au centre autour des circulations verticales qui distribuent à chaque étage deux appartements.
Du fait que le sol est légèrement pentu, il y a à ce niveau un travail géométrique et de matière dans le rapport au sol. Au-dessus, les façades sont rythmées par des panneaux préfabriqués pleins en béton lavé et rainuré sur toute la hauteur et par des superpositions de fenêtres et allèges pleines en béton lisse. Les façades les plus ensoleillées ont de larges balcons dont les parapets sont en béton lisse comme les allèges.
Ce duo à l’architecture particulière respecte le tissu urbain du quartier en ordre non contigu, bien que ces deux bâtiments soient plus massifs. Pour les construire, il a fallu réunir trois parcelles et démolir trois bâtisses, celles aux numéros 17, 19 et 21 de la rue de la Dôle, dont un bâtiment construit en 1933 par James Ramelet, l’architecte principal du quartier du Pécos tout proche. Tout comme pour ce quartier, c’était jusqu’au début du XIXe siècle la campagne de Montagibert et le quartier n’a commencé à s’urbaniser qu’au début du XXe siècle.
Curiosité
Ces deux immeubles sont l’œuvre d’un bureau d’origine bâloise. Son activité d’«architecte-planificateur général» l’a conduit à œuvrer dans toute la Suisse et à travers le monde en diversifiant ses activités. Dans les années 1970, il était aussi présent en Allemagne, en France, en Autriche, ainsi qu’en Arabie saoudite et en Algérie. Il a également été présent en Inde et aux États-Unis. Le bureau a fermé en 1996 après avoir déposé le bilan.