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Payot 2-12

Cohérence horizontale

© Marc-Olivier Paux - Ville de Lausanne

La proéminence des balcons anime une façade longue et régulière

En bref

Adresse: Payot 2-12 (Rue Edouard-)
Affectation: Bâtiments d’habitation
Style: Moderne

Architectes: Gaston-Georges Mollet, Lausanne, Félix Damia, Lausanne, et Alphonse Guignet & Armand Magnenat, Lausanne

Réalisation: 1938
Recensement architectural: note 3 - objet d'intérêt local

Ce qu’il faut savoir

Six bâtiments de logements sont regroupés deux par deux. Construits perpendiculairement à la pente, ils forment un ensemble architectural cohérent. Cette cohérence est obtenue par une même modénature pour l’ensemble des bâtiments, soit les éléments formels qui se répètent et caractérisent l’esthétique des constructions. Mais cette cohérence est surtout due au fait qu’il y a une continuité formelle le long de l’ensemble des bâtiments bien que chaque bloc de deux bâtiments soit décalé d’un étage par rapport à l’autre.

Les immeubles ont de trois à quatre étages sur rez-de-chaussée, plus un étage en attique légèrement en retrait des façades. Les bâtiments ayant le moins d’étages sont en amont de chaque couple, ceux avec le plus d’étages sont en aval. Cela participe à bien inscrire les constructions dans la pente et à renforcer le caractère d’ensemble de ces six bâtiments.

En façade, le rythme des pleins et des creux, est régulier. Sur la façade côté rue, c’est une succession de grandes fenêtres et de loggias. Chaque loggia est agrandie par-delà la façade avec un balcon aux angles biais, ce qui renforce le crénelage des pleins et des creux. Sur la façade côté cour, les loggias sont moins nombreuses, elles ne sont pas prolongées par des balcons et elles sont toutes accolées aux cages d’escaliers vitrées.

À chaque étage, les parapets de loggia et les appuis de fenêtre, sont reliés par un ruban de pierres. Cela marque clairement les étages et cela relie également l’ensemble des bâtiments par des lignes horizontales contrastées. Les fenêtres sont encadrées aussi de fines plaques de pierre dans leur embrasure. Les corniches des toitures plates, quoique décalées, participent également à l’expression de l’horizontalité de cet ensemble.

C’est une architecture de facture moderne du fait de l’absence de socle bien distinct, d’une géométrie rectiligne et de l’absence d’ornementation. Toutefois, quelques éléments esthétiques de style art décoratif ponctuent l’ensemble:

- au-dessus des parapets et des appuis de fenêtre, les garde-corps comportent des éléments symétriques et courbés;
- les portes d’entrées d’immeuble sont encadrées d’ébrasements à ressauts;
- chaque cage d’escaliers est éclairée par une haute baie vitrée avec ébrasement à ressauts et par un œil de bœuf au sommet.

Comme pour le quartier du Pécos adjacent, une série de sociétés immobilières avaient été constituées pour la recherche d’investisseurs par les architectes des bâtiments. Ces sociétés étaient intitulées sobrement Béthusy A, B, C, jusqu’à F. Ces immeubles ont donc des propriétaires distincts, ce qui explique leurs aspects différents dus aux soins différents qu’ils ont reçus depuis leur construction.

Ce groupe d’immeubles a été érigé à l’emplacement défini par le projet lauréat du concours du Collège classique, tout comme les bâtiments sis aux numéros 1 à 11 de la rue Mathurin-Cordier (voir l’objet Collège classique). Il se situe sur le terrain de l’ancien verger du pénitencier et a été construit peu après le Collège.

Curiosité

Chose étrange, ces bâtiments ont été présentés à l’enquête publique entre 1937 et 1938 par trois bureaux d’architectes distincts alors qu’ils sont faits de la même architecture.