Le Coutzet
En attendant le tram

Édicule de facture classique, celui-ci a connu plusieurs vies
En bref
Adresse: Bugnon 1 (rue du)
Affectation: Bâtiment de transport public
Style: Classique
Architectes: Maurice Schnell et Charles Thévenaz, Lausanne
Réalisation: 1924
Recensement architectural: note 3 - objet d'intérêt local
Ce qu’il faut savoir
C’est une petite bâtisse symétrique à l’esthétique classique. Elle fait partie des édicules lausannois qui ponctuent le territoire urbain.
Construit principalement en béton armé, l’édifice est composé d’un socle partiellement enterré et abritant un local technique, d’un corps principal qui a eu plusieurs utilisations au cours du siècle et d’une imposante toiture de tuiles plates.
Sa volumétrie est un simple rectangle dont la partie avant est saillante et raccordée avec des murs obliques. Cette partie marque l’axe du bâtiment. Elle est creusée de deux fenêtres latérales et de la porte principale. Du fait de la géométrie prismatique des murs, la toiture est un peu complexe avec une ligne de bris dans sa partie basse. Deux petites cheminées à chapeau dépassent de la toiture.
La bâtisse n’est habillée de quasiment aucun ornement alors que sa géométrie est particulièrement classique. Les seuls ornements présents sont une moulure à courbes additionnée d’une frise simple qui relie les murs à l’avant-toit ainsi que des appuis de fenêtre également courbés.
Cet édicule a accueilli plusieurs affectations. Ce fût une salle d’attente, des toilettes et un kiosque au temps du tramway. Il abrita aussi un téléphone public qui, en 1925, ne pouvait être utilisé que de 7 heures à 23 heures! Après avoir perdu sa fonction liée aux transports publics, il est devenu, en 1994, la Maison du Coutzet, soit le siège de la Société de développement de Marterey-Bugnon fondée en 1895.
Avant d’être en maçonnerie, une bicoque en bois servait d’abri pour la clientèle du tram qui reliait la place Saint-François à la Maternité depuis la fin du XIXe siècle. En 1923, un concours d’architecture avait invité les architectes à proposer un nouvel aménagement de la place de l’Ours avec un escalier menant à l’École normale (aujourd’hui le Gymnase du Bugnon) ainsi qu’un pavillon comportant salle d’attente, kiosque à journaux, toilettes, cabine téléphonique et local technique. Le projet «MOPS» des architectes Maurice Schnell et Charles Thévenaz remporta le premier prix en proposant le pavillon entre deux volées d’escaliers donnant directement sur la place de l’Ours, mais ce projet ne fut pas réalisé tel quel.
Le pavillon a été finalement construit en bordure de la rue du Bugnon. Cette rue était anciennement la route de Berne connectée à l’important carrefour de la place de l’Ours. De cette place on partait donc pour Berne par le nord, vers Belmont par l’est et vers Lausanne par le sud. Puis avec la «ceinture Pichard» au milieu du XIXe siècle qui permettait de faire le tour de la ville, apparait une quatrième liaison vers Yverdon, par l’ouest.
Curiosité
La fontaine, tout à côté, n’est pas à sa place d’origine. En 1925, alors que le trottoir était bien plus large, elle avait été posée dans l’angle d’une avancée du trottoir, toute proche de la chaussée. Avec cet emplacement incongru, la fontaine fut pour beaucoup considérée comme un malheureux obstacle, comme un abreuvoir pour chevaux ou comme «destinée à arrêter les enfants descendant en trottinette» comme le rapporta la presse locale.