Jolimont-Terrasse
Simple opération immobilière

Deux bâtiments assez simples et symétriques
En bref
Adresse: Montagibert 16-18 (avenue)
Affectation: Bâtiment d’habitation
Style: Art décoratif
Architecte: Charles Trivelli, Lausanne
Réalisation: 1933
Recensement architectural: objet pas recensé ou évalué
Ce qu’il faut savoir
Deux bâtiments de logements cossus et jumeaux, alignés à l’avenue Montagibert, ont des orientations légèrement différentes en raison de la courbure de l’avenue.
Ils ont été conçus et construits ensemble en double miroir. C’est-à-dire que, d’une part, chaque immeuble est symétrique avec la cage d’escaliers dans l’axe et des appartements similaires mais inversés, et, d’autre part, chaque immeuble a un avant-corps sur une façade latérale, mais l’un sur la façade est et l’autre sur la façade ouest. Ces avant-corps sont creusés de loggias d’angle sur deux étages et forment des terrasses aux troisièmes étages.
Côté rue, dans les angles formés par les façades et les avant-corps abritant les escaliers, sont collés des balcons arrondis. Ce type de balcon est assez courant dans l’architecture lausannoise de l’époque. Côté jardin, les façades sont également symétriques: des loggias aux étages 1 et 2 devenant terrasse à l’étage 3 sont encadrées par les rez-de-chaussée et les flancs percés de larges fenêtres.
De facture sobre, l’architecture de cette réalisation comporte des éléments classiques et d’autres modernes. Ils sont étagés en trois parties: socle, corps central et couronnement. Le socle est bien marqué par une moulure, un ruban, entre les rez-de-chaussée et les premiers étages. Ce ruban est aligné aux dalles des balcons du premier étage. Les corps centraux regroupent les trois étages au-dessus des rez-de-chaussée. Les couronnements sont simplement faits par les toitures et leurs corniches respectives. Les balcons arrondis et d’angles sans fioritures sont plutôt modernes. De plus, quelques angles marqués en creux sur les embrasures des volumes des entrées sont plutôt de style art décoratif. Cet éclectisme est typique d’une architecture entre deux âges: le classique est presque fini et le moderne pas complètement installé.
Ces deux maisons ont été construites pour des propriétaires distincts, en l’occurrence des sociétés immobilières. C’est ce qui explique l’aspect différent aujourd’hui de chaque bâtiment car leurs propriétaires respectifs ne s’en sont pas occupés de la même manière au cours du temps. Le bâtiment au numéro 16 a été le moins transformé. Le bâtiment au numéro 18 n’a, lui, plus la même couverture de toiture, ses lucarnes, particulièrement côté jardin, ont été transformées et les fenêtres ont toutes été changées.
Ces maisons ont été construites sur un terrain remodelé et aplani, ce qui a nécessité le montage d’un talus au sud des jardins. Avant son remodelage, ce terrain constituait la campagne Jolimont, datant du premier quart du XIXe siècle, sur laquelle trônait la villa du même nom, détruite pour laisser place aux deux maisons.
Curiosité
Dans les années 1920, les héritiers d’Ernest Droguet, ancien propriétaire de la campagne de Jolimont, mirent en vente le terrain. L’architecte Charles Trivelli créa alors spécifiquement trois sociétés immobilières afin de rechercher des investisseurs puis d’acheter la propriété Droguet et d’y construire des immeubles de rapport: les sociétés Jolimont-Terrasse A, B et C.