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Hôpital orthopédique

Juxtaposition d’histoire

© Marc-Olivier Paux - Ville de Lausanne
La façade d'entrée de l'Hôpital orthopédique se caractérise par son dernier étage, ajouté en 2016, qui forme large bandeau turquoise

En bref

Adresse: Decker 4 (avenue de)
Affectation: Bâtiment médico-social
Style: Palimpseste

Architectes: Charles Thévenaz (projet d’origine), Lausanne, Charles Thévenaz et René Gonin (agrandissement), Lausanne, et Atelier Gamme Architecture (nouveau bâtiment, surélévation, restructuration aile est), Lausanne
Ingénieurs: CSD Ingénieurs (surélévation), Lausanne, et Monod Ingénieur Conseil SA (restructuration aile est), Epalinges

Réalisation: 1926, 1963, 1998 et 2016
Recensement architectural: objet pas recensé ou évalué

Ce qu’il faut savoir

L’Hôpital orthopédique se présente d’entrée de jeu par un cube gris clair et turquoise. Mais ce n’est pas le seul bâtiment qui le constitue. L’Hôpital est un agglomérat de quelques constructions s’étalant de 1926 à 2016.

La construction la plus imposante est celle de 1995 construite par l’Atelier Gamme et qui fait aujourd’hui office d’entrée. Sur un socle de deux niveaux ponctués de deux alignements de fenêtres, s’élève un volume de cinq niveaux. Le socle permet de relier des altitudes différentes du terrain et, surtout, d’avoir un parvis à la même altitude que l’avenue. En 2016, un étage a été ajouté.

Ce bâtiment est un volume de quatre étages soutenu par des pilotis en béton au-dessus d’un rez-de-chaussée vitré et en retrait de la façade. Les façades sont littéralement repoussées vers l’intérieur, là où il y a des ouvertures agencées en grilles. Les parties pleines des façades sont donc légèrement proéminentes. Cela donne l’impression d’avoir un volume évidé dans lequel un volume plus petit et vitré a pris place.

Les façades sont habillées d’un calepinage très régulier de panneaux en béton et d’éléments métalliques et vitrés enchâssés dans des profilés métalliques turquoise. Du côté de la façade la moins visible, celle quasiment contre le bâtiment historique du côté lac, le volume intérieur s’extrait du volume extérieur en oblique pour, justement, rechercher la vue sur le lac et les montagnes.

Ce bâtiment avait été mis à l’enquête publique en 1992. Il a nécessité la destruction complète de l’aile ouest, construite en 1926, du premier Hospice orthopédique de Suisse romande. Hospice qui est devenu formellement un Hôpital orthopédique universitaire en 1958. Il ne reste du bâtiment d’origine que le corps central doté de l’entrée historique.

Bien que la majeure partie du bâtiment historique, qui constituait en fait l’aile ouest, ait disparu, l’Hospice orthopédique avait fait l’objet d’un concours d’architecture organisé en 1925. Sur les 25 projets rendus, c’est celui intitulé «Eclopé» de l’architecte Charles Thévenaz qui avait remporté le premier prix. Charles Thévenaz et son confrère René Gonin projetèrent une extension de l’hôpital en 1959: l’aile est, du côté de l’avenue de Beaumont. Cette aile était dans la continuité de l’aile ouest et quasiment de la même architecture. Lors de la construction de l’aile est, plusieurs équipements dont une piscine de rééducation avaient été ajoutés et les installations de l’ensemble de l’hôpital avaient été modernisées. Inauguré en 1963, cet hôpital accueillait pour la première fois un centre de physiothérapie et de rééducation fonctionnelle.

L’architecture de ce bâtiment des années 1950, comme de celui de 1926, est une architecture où se rencontrent des éléments de modernité dans un ensemble assez classique. Construit de manière symétrique, le bâtiment est «étagé» par des bandeaux et une corniche d’entablement, c’est-à-dire une corniche qui n’est pas au niveau de la toiture mais juste sous le dernier niveau. Sans ornement, les façades sont ponctuées de nombreuses et grandes fenêtres bien alignées. La structure porteuse mixte (murs et colonnes) est en béton armé.

L’aile est a subi une restructuration partielle en 1998. Les travaux ont été menés sans interruption de l’exploitation, ce qui a nécessité une organisation spécifique et complexe.

La surélévation de 2016 de la nouvelle aile ouest comporte trois nouvelles salles d’opération et une salle de réveil. Elle a été construite par le même bureau d’architecture que la nouvelle aile. Grâce à la préfabrication de modules en bois indigène et en métal, les nuisances du montage ont été limitées grâce à une pose rapide en trois semaines. Les nuisances ont toutefois été importantes lors des travaux préparatoires avec, notamment, l’allongement des cages d’ascenseur en béton. Les façades sont habillées de plaques turquoise en fibro-ciment.

Cette surélévation était devenue nécessaire en raison des besoins accrus en matière de médecine orthopédique. Choix avait alors été fait de densifier le bâti par une surélévation afin de préserver les espaces non bâtis. Il faut dire que le terrain est devenu rare dans le quartier. Ce qui n’était pas encore le cas en 1926 quand l’Hospice orthopédique a été construit. Cela dit, les établissements hospitaliers se regroupaient petit à petit sur le site de Montagibert et, déjà, le terrain disponible s’amenuisait. Il y avait, tout â côté, la Maternité construite en 1916 et l’avenue Mont-Charmant, aujourd’hui l’avenue Pierre-Decker, n’existait pas encore bien qu’elle était déjà dessinée sur les plans.