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Tour de Chantepierre

École d’infirmières

© Marc-Olivier Paux - Ville de Lausanne

La tour comporte, au nord, les escaliers de secours qui sont aussi des balcons communs

En bref

Adresse: Beaumont 21 (avenue de)
Affectation: Bâtiment d’enseignement et d’habitation
Style: texte styModerne le

Architecte: William F. Vetter, Lausanne

Réalisation: 1965
Recensement architectural: note 3 - objet d'intérêt local

Ce qu’il faut savoir

Les bâtiments de la Haute École de Santé Vaud (HESAV) sont composés d'une tour élancée de douze étages au-dessus d’un volume bas d’un seul niveau et d’un bâtiment annexe de trois niveaux. Ces bâtiments, dont principalement la tour, ont été construits pour abriter des logements et l’école d’infirmières, d’infirmiers et de sage-femmes.

Le bâtiment bas, rectangulaire, est inscrit dans la pente. Son rez-de-chaussée a été conçu pour accueillir les salles d’enseignement et les auditoires. Son sous-sol, seulement à moitié enterré en raison de la pente, recevait entre autres les laboratoires, la salle de gymnastique et les vestiaires. Il a été construit de manière traditionnelle en béton armé coulé sur place.

Les logements pour près de 250 élèves sont répartis entre la tour et le bâtiment annexe. Originellement, seules les élèves féminines, environ 220, habitaient dans la tour; les élèves masculins logeaient dans le second bâtiment qui accueillait également les locaux administratifs. Les espaces de la tour, chambres et espaces communs, sont répartis autour d'une cage centrale qui regroupe l'escalier, les ascenseurs et les locaux sanitaires. Le douzième étage de la tour abrite un grand salon de repos, un attique vitré entouré d’une terrasse qui offre une vue panoramique sur Lausanne et le paysage lointain.

Sur les façades côté Jura et côté Alpes se trouvent les volets extérieurs coulissants qui permettent d’obscurcir chaque module

de chambre. Le déplacement de ces volets offre de jour comme de nuit une animation graphique spontanée. À l’une des façades étroites, celle au nord, s’accroche l’escalier de secours dont les balcons d’accès forment des espaces extérieurs conviviaux en tout temps.

Dans une approche constructive rationnelle et fonctionnelle, la tour et le bâtiment annexe ont été construits principalement avec des éléments préfabriqués selon le procédé français ESTIOT: des murs préfabriqués en béton armé avec des profilés métalliques saillants sont soudés ensemble sur le chantier. Le procédé permettait une élévation rapide des bâtiments avec un étage par semaine!

Le dessin général de la tour se rapproche de la composition classique en trois parties d’une colonne:

- une base large assoit l’ensemble sur le sol et détache la tour du sol, ce qui lui donne un aspect plus aérien;
- la tour forme le corps principal avec l’agencement graphique et régulier des ouvertures;
- les débords de la toiture de l’attique terminent clairement la tour comme le fait le chapiteau d’une colonne.

Construits sur un terrain d'angle et inaugurés le 6 novembre 1965, ces bâtiments faisaient partie d'une grande opération menée pendant les années 1960 dans le cadre du plan de la cité hospitalière. Le développement de l’hôpital nécessitait en effet un surcroit de personnel et l’école des Allières, un peu plus au nord, était devenue trop petite pour les besoins infirmiers de l’époque.

L`école d’infirmières, d’infirmiers et de sages-femmes trouve ses origines dans l’école de sages-femmes de Chantepierre fondée en 1803; l’école d’infirmières a été créée en 1932 seulement. Ces deux écoles ont été regroupées avec deux autres en 2002 pour former l’HESAV.

Le terrain sur lequel a été construite l’école était au milieu du XIXe la propriété Rose Villa sise dans l’angle entre l’avenue de Montagibert et l’avenue de Beaumont. Ce terrain était à peu près le seul encore vierge de construction après l’extension de l’Hôpital Cantonal dans la seconde moitié du XXe siècle, ancêtre du Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV), et de ses différents bâtiments spécialisés.

Curiosité

À l'époque, le projet avait été présenté par la presse comme un effort financier considérable de 9 millions de francs suisses (équivalent à environ 33 millions de francs en 2023). Ce montant incluait les besoins pour loger les 160 élèves de l’époque, mais, s’était alors défendue Huguette Nicod-Robert, rédactrice responsable du mensuel Femmes suisses, aussi les quelque 80 élèves supplémentaires que les bâtiments accueillir par la suite.

Pour en savoir plus