Le Lierre
Un angle d’apparat

La façade principale du bâtiment est son angle avec la porte d'entrée et les loggias
En bref
Adresse: Beaumont 10 (avenue de)
Affectation: Bâtiment administratif et d’habitation
Style: Art décoratif
Architecte: Charles Steiger, Lausanne
Réalisation: 1928
Recensement architectural: note 3 - objet d'intérêt local
Ce qu’il faut savoir
De façon assez commune, le bâtiment est composé d’un rez-de-chaussée surmonté de trois étages et de combles. Le rez-de-chaussée est bien marqué par un double bandeau qui le sépare des étages. Le dernier étage est également marqué par un bandeau continu à hauteur de parapet. C’est une manière assez classique de composer les bâtiments de quelques étages à cette époque. Ce qui l’est moins, c’est l’angle du bâtiment donnant sur le carrefour.
Au lieu d’avoir un angle droit ou même un angle biseauté et plein pour suivre la limite légale des constructions, c’est non seulement d’un angle en biseau dont la bâtisse est pourvue, mais celui-ci est également creusé. Il devient ainsi la façade principale, celle d’apparat, avec les entrées commerciales et des loggias triangulaires aux étages. Les appartements situés deux par deux dans les étages sont distribués par un escalier dont l’accès est à l’arrière de la maison, dans la cour.
Dans les années 1930, peu après que le bâtiment fût érigé, le rez-de-chaussée était occupé par un laboratoire de boulangerie. Dans les années 2000, un parking souterrain de dix places a été construit sur la parcelle.
Cette architecture singulière profite de l’opportunité du carrefour entre l’avenue de Beaumont et le chemin du Muveran pour s’y ouvrir. Or ce carrefour n’est apparu que quelques années avant la construction du bâtiment. En effet, les campagnes de Béthusy et de Verdonnet ont commencé à s’urbaniser seulement au début du XXe siècle. De nombreux chemins, dont celui du Muveran, avaient alors été créés entre les avenues Beaumont et Victor-Ruffy. Le réseau viaire avait délimité ainsi de nouveaux quartiers, quoiqu’encore vierges de construction dans les années 1910. Mais en l’espace d’à peine vingt ans, tous ces quartiers ont été découpés en plus petites parcelles munies en général d’une maison en bordure de route et d’un jardin ou d’une cour à l’arrière.
Curiosité
La dénomination «Le Lierre» provient du nom de la société immobilière qui finança les études et la construction du bâtiment.