Temple Saint-Matthieu
L’œuf

Le clocher du temple Saint-Matthieu surgit du parc boisé
En bref
Adresse: Pierrefleur 20 (chemin Guillaume-de-)
Affectation: Bâtiment cultuel
Style: Moderne
Architecte: Marc Wuarin, Lausanne
Réalisation: 1977-1979
Recensement architectural: note 3 - objet d'intérêt local
Ce qu’il faut savoir
Le centre paroissial est construit assez loin dans le talus, afin d’offrir un bel espace de verdure devant. L’architecte s’est inspiré de la forme de l’œuf, soit l’ovale, géométrie assez rare pour une église et qui a nécessité des coffrages inhabituels pour l’époque. L’église est coiffée d’un voile de béton. L’éclairage naturel est assuré par un long ruban vitré en périphérie de la toiture puis qui s’enroule vers le clocher. Ce bâtiment, tout en courbes, contraste fortement avec les nombreuses barres de logement du quartier.
Construite en béton armé, les coffrages de celui-ci n’étaient pas les mêmes selon le caractère donné aux différentes parties. Pour la plupart, les coffrages étaient faits de lames de bois à largeurs irrégulières. Cependant, le coffrage du mur qui s’enroule autour de l’église et du clocher était plus complexe, il en résulte des creux verticaux décalés.
Outre ses fonctions cultuelles, le site a accueilli, et accueille encore partiellement, une unité de l’Accueil pour enfants en milieu scolaire (APEMS), institution créée en 1998 à Lausanne.
Le cheminement vers l’église suit toute une mise en scène. Il débute au niveau de la rue où trône une petite chapelle. Il se prolonge sur une faible pente et sous un couvert courbe. Puis il se sépare en deux: d’un côté il se hisse jusqu’au parvis par un escalier monumental et, de l’autre, il se prolonge jusqu’au centre paroissial.
L’église a vu le jour suite à un concours d’architecture sur invitation organisé en 1961 par L’Association du temple de Saint-Matthieu. L’organisation du concours a été faite selon la norme professionnelle de la Société suisse des ingénieurs et des architectes (SIA). Le terrain à disposition était la portion nord de la zone prévue pour des bâtiments publics, entre la zone de villas urbaines et celle du grand ensemble de Boisy-Pierrefleur, par le plan de quartier n° 351 (voir l’objet Cité Boisy).
Le programme du concours comprenait principalement la construction d’une église dont la conception et la disposition devait obéir «aux données de la liturgie du culte protestant». Le programme comportait également la construction d’une salle paroissiale et d’une cure. Le tout devait constituer un ensemble homogène en lien avec les espaces extérieurs.
Six projets avaient été présentés. Le projet lauréat était celui de l’architecte Marc Piccard qui avait également été le concepteur du plan de quartier n° 351. Le projet de Marc Piccard envisageait des volumes parallélépipédiques agencés dans la pente autour d’un préau en paliers. Mais ce projet n’a jamais été réalisé. En effet, pour l’Association le projet était «assez remarquable […] mais beaucoup trop coûteux» (environ 5 millions de francs suisses à l’époque). Elle s’est alors rabattue sur le projet que Marc Wuarin avait présenté au concours et dont le coût avoisinait 3 millions de francs suisses.
Après un long parcours pour réunir le financement et développer le projet, la pose de la «première pierre» a eu lieu le 30 avril 1977. Pour marquer le coup, une boîte métallique contenant des documents avait été scellée au creux d’un pilier en béton.
Schéma

Plan de quartier n° 351 daté de 1955 avec, entourée de rouge, la zone prévue pour l'église
Curiosité
En 1984, le site est devenu mondialement connu lors du culte de Pâques diffusé en Mondovision, diffusion télévisuelle dans un grand nombre de pays grâce aux satellites de télécommunication. Mais, quasi au même moment, le Vatican diffusait mondialement, par son service de télévision, la «cérémonie de clôture de l’Année sainte». Le télescopage de la diffusion télévisée mondiale de ces cérémonies protestante et catholique n’a sûrement pas manqué de faire jaser dans les paroisses…