Edith Burger

Édith Burger, pianiste et chanteuse née à Porrentruy, fille d’horloger, premier prix de virtuosité à Bâle, est une figure familière des scènes romandes et des studios de Radio-Lausanne. En 1940, elle est engagée aux côtés du chansonnier vaudois Jean Villard-Gilles, alors en pleine carrière à Paris, dans la troupe dite «des loisirs» de l’armée. Six mois après leur tour de chant à l’armée, ils forment officiellement le duo Édith et Gilles.

Ils ouvrent ensemble, le 19 octobre 1940 au sous-sol de l’Hôtel de la Paix à Lausanne, le «Coup de Soleil», cabaret très fréquenté des Lausannoises et des Lausannois pendant la guerre, puis des Françaises et des Français dès la Libération. Ils tournent ensemble dans toute la France occupée, avec leurs chansons d’esprit libertaire, canailles et gouailleuses.

Un soir de 1942, ils créent à Lausanne une chanson intitulée «Quatorze juillet», évocation des bals et de la fête nationale française, en présence du cinéaste et écrivain Marcel Pagnol et de sa compagne, l’actrice Josette Day, de passage à Lausanne: la salle est en larmes. Le 24 août 1944, à l’appel des résistantes et des résistants qui ont reconquis la ville de Lyon, ils se produisent au Théâtre des Célestins et sont acclamés, avec une haie d’honneur de gardes républicains à la sortie. Leur carrière commune culmine lors d’un concert de gala le 21 octobre 1946 à Paris, puis à l’ABC-music-hall où ils se produisent durant un mois au printemps d’après.

La France reconnaissante décerne la Légion d’honneur à Gilles, Édith Burger devant se contenter des Palmes académiques. La même année, on lui découvre un voile au poumon. Soignée à Leysin, elle meurt d’une septicémie durant l’été de sa quarante-deuxième année. Gilles est effondré par la perte de sa complice et amie.