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 (1905-1996)

Germaine Ernst

Activiste peintre et graveuse

Née à Alger, Germaine a 8 ans lorsque sa famille revient en Suisse s’installer à Lausanne dans le quartier de La Rosiaz. Artiste dans l’âme, elle s’inscrit à 17 ans à l’École d’art de Nora Gross, puis à l’École cantonale de dessin et d’art appliqué.

Après un séjour à Paris, elle travaille dans une fabrique de tricot tout en entamant une carrière de peintre graveuse, illustrant les écrits de grands noms de la littérature francophone. Ses premiers travaux sont présentés au Musée Rath à l’occasion des Salons de l’Œuvre, association suisse romande de l’art de l’industrie.

En 1930, elle participe à la 11e exposition de la Société suisse des femmes peintres, sculpteurs et décorateurs (SSFPSD) à Zurich. Elle en devient membre active 2 ans plus tard, puis secrétaire et présidente de la section vaudoise. Cet engagement pour la reconnaissance des femmes artistes en Suisse lui permet par ailleurs de faire connaître sa propre œuvre. Elle participe ainsi à la quasi-totalité des expositions organisées par la société entre 1930 et 1973, que ce soit dans des musées de grandes villes suisses ou à l’étranger.

Son exemple, tout comme l’exemple de Violette Diserens ou Nora Gross, montre à quel point cette Société des femmes peintres comble un vide, puisque ce n’est qu’en son sein que les femmes artistes peuvent espérer se faire connaître, accumuler les expositions, recevoir des bourses, des commandes officielles ou accéder à des commissions scientifiques fédérales. Revers de la médaille: un phénomène de ghetto qui pousse critiques et public à voir la femme avant l’artiste.

C’est d’ailleurs aux côtés de Violette Diserens que Germaine organise en 1944 la 17e Exposition nationale de la SSFPSD, accueillie pour la première fois au Musée cantonal des Beaux-Arts de Rumine. Membre fondatrice du groupe de graveuses et de graveurs Tailles et Morsures, elle enseigne le dessin, la peinture et le modelage à l’École Vinet, à Lausanne, de 1955 à 1970. À l’écart des tendances et des écoles du modernisme, Germaine Ernst construit une œuvre personnelle attachée à la figuration.

© Ville de Lausanne

Référence

© Collection d’art de la Ville de Lausanne

Germaine Ernst, Chantier, 1963, estampe sur papier, tirage 1/20, [31,5 x 22,5 cm], Collection d’art de la Ville de Lausanne

Photographie: Atelier de numérisation de la Ville de Lausanne

© Hélène Becquelin

Illustration de Germaine Ernst par Hélène Becquelin tirée du livre «100 femmes qui ont fait Lausanne».

© Ville de Lausanne - Mathilde Imesch

Rue Germaine-Ernst

La rue Germaine-Ernst, dans le quartier des Plaines-du-Loup, fait partie des lieux que la Municipalité a décidé de nommer ou de renommer pour donner plus de visibilité aux femmes dans l’espace public.

Ce nouveau nom est entré en vigueur en été 2023.

Pour en savoir plus sur le projet: «Plus de place(s) aux femmes en Ville de Lausanne»