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 (1794-1871)

Henriette d'Angeville

Une femme au sommet du Mont-Blanc

Elle aurait voulu devenir écrivaine, mais c’est alors un métier d’homme. Qu’à cela ne tienne: c’est l’alpinisme, autre bastion masculin, qui la fera entrer dans la postérité. Le 4 septembre 1838, âgée de 44 ans, Henriette d’Angeville plante son bâton ferré au sommet du Mont-Blanc, gravant dans la neige son axiome favori: «Vouloir c’est pouvoir.» Dès son retour à Chamonix, puis à son domicile alors genevois, «la Fiancée du Mont-Blanc» est désormais une héroïne courtisée. Elle passera les années suivantes à raconter son aventure dans les salons de Genève et de Paris, tout en gardant sa liberté et son indépendance et faisant fi des conventions sociales.

Henriette d’Angeville est la première femme alpiniste à être arrivée au sommet du Mont-Blanc et à avoir elle-même organisé et financé son expédition. Marie Paradis l’avait devancée en 1808, racontant avoir été traînée et portée par ses amis guides. Des provisions (gigots, pain, poulets rôtis, vin, chocolat, citrons) pour 2 jours, 6 guides, 6 porteurs: Henriette ne laisse rien au hasard. Une seule motivation pour cette héritière des Lumières: la soif de connaissance et de découverte.

Elle grandit au château de Lompnès, près de Hauteville dans le département de l’Ain, entourée de sa famille. Cultivée, anticonformiste, gourmande, indépendante et sportive, elle tient un journal toute sa vie – le dernier tome est conservé au Musée Historique Lausanne.

C’est en 1862 qu’elle devient Lausannoise, logeant rue Caroline 3 dans une pension puis rue Marterey 5, où elle décèdera à 77 ans. Hyperactive, célibataire invétérée, elle profite de la vie sociale lausannoise, jouant au whist, passant d’une conférence méthodiste à un concert de chambre, d’une réception donnée par Mesdames de Loÿs ou de Rumine à une visite au Musée industriel, ancêtre du Mudac. Sa passion pour la montagne la pousse à continuer à faire des excursions, emmenant les autres pensionnaires aux Rochers de Naye ou dans le massif des Diablerets.

© Ville de Lausanne

Référence

© Hélène Becquelin

Illustration d'Henriette d'Angeville par Hélène Becquelin tirée du livre «100 femmes qui ont fait Lausanne».

Citation

«Depuis que le succès a couronné mon entreprise, c’est tout autre chose: les admirateurs abondent; l’insigne folie est devenue une héroïque promenade qui doit immortaliser le nom de celle qui l’a exécutée avec tant de courage: parents, amis et étrangers ne cessent de me répéter que ce voyage si extraordinaire pour une femme serait incomplet si je n’en donnais la relation au public.»

(Henriette d'Angeville, Mon excursion au Mont-Blanc, pp. 23-24).

© Droits réservés

Aquarelle de Henriette d'Angeville en 1838 par J. Hébert.

Source: Aus Segogne: Les Alpinistes célebres. Paris 1956. Photo J.Colomb-Gérard / Ciba Rundschau 1965/4 S. 29 / Collection

© Ville de Lausanne

Parc Henriette-d'Angeville

Le parc Henriette-d'Angeville - le parc entre les chemins du Languedoc et de la Tour-Grise, au-dessus des vignes - fait partie des lieux que la Municipalité a décidé de nommer ou de renommer pour donner plus de visibilité aux femmes dans l’espace public.

Ce nouveau nom est entré en vigueur le 1er novembre 2024.

Pour en savoir plus sur le projet: «Plus de place(s) aux femmes en Ville de Lausanne»