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 (1882-1976)

Hélène Monastier

Pionnière du service civil en Suisse

Retraçant l’histoire du mouvement, il conclut que chrétiennes et chrétiens non seulement «peuvent», mais «doivent» se syndiquer. Signé Hélène Monastier, il justifie à la manière d’un credo ce qu’elle nomme sa «double vocation»: une foi profonde doublée d’un militantisme social et politique de gauche.

Née à Payerne, atteinte d’une poliomyélite qui cause la paralysie d’une de ses jambes, elle arrive à Lausanne à 11 ans lorsque son père, pasteur, est nommé bibliothécaire de la Faculté de théologie de l’Église libre. À l’École Vinet, Hélène a Lucy Dutoit comme enseignante, figure de la lutte pour le suffrage féminin, avant d’y enseigner elle-même durant 40 ans. Dès 1905, elle fréquente la Maison du Peuple et s’y investit en tant qu’éducatrice, découvrant les conditions de vie du monde ouvrier tout en croisant anarchistes et syndicalistes.

Son engagement politique croît, elle défile derrière les banderoles du 1er Mai, intervient dans des assemblées publiques et, à 31 ans, devient présidente de la Fédération romande des socialistes chrétiens. Ce grand écart entre 2 mondes opposés, celui de l’École Vinet, d’obédience protestante libérale-conservatrice, et celui du mouvement ouvrier, lui vaut la méfiance des parents d’élèves et des articles dans la presse visant à compromettre sa carrière professionnelle. Bien que sans fortune personnelle, elle est prête à donner sa démission pour ses idéaux, mais ses talents de pédagogue la rendent indispensable à l’établissement et la directrice d’alors, Sophie Godet, la retient.

Pacifiste et non violente, elle défend des objecteurs de conscience durant la Première Guerre mondiale, puis collabore avec l’ingénieur pacifiste suisse Pierre Cérésole à la création du Service civil international, accédant à sa présidence en 1940. Un combat pionnier: l’objection de conscience est considérée en Suisse comme de la désertion jusqu’en 1927 et ce n’est qu’en 1992 qu’un service de remplacement en cas de refus de service armé est prévu dans la Constitution.

Sa quête spirituelle la pousse à se rapprocher des quakers, dont elle oeuvre à la création de la branche suisse. Elle recueille durant la Seconde Guerre mondiale des hommes et des femmes de confession juive fuyant le nazisme.

© Ville de Lausanne

Référence

© Hélène Becquelin

Illustration de Hélène Monastier par Hélène Becquelin tirée du livre «100 femmes qui ont fait Lausanne»

© Service Civil International, International Archives
© Ville de Lausanne

Route Hélène-Monastier

La route Hélène-Monastier - anciennement route de Bel-Air - fait partie des lieux que la Municipalité a décidé de nommer ou de renommer pour donner plus de visibilité aux femmes dans l’espace public.

Ce nouveau nom est entré en vigueur le 1er octobre 2023.

Pour en savoir plus sur le projet: «Plus de place(s) aux femmes en Ville de Lausanne»